Naëlle - Le mensonge #19

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— Je ne t'ai jamais vraiment remerciée. Alors, merci. Sans toi, je serais certainement dans un caniveau ou dans une maison de passe. Souvent, je m'en veux que, toi, tu n'aies pas pu faire autrement.
— Je sais que tu ne comprends pas, mais ce n'est pas si terrible. J'ai mes clients réguliers. Ils sont attentionnés. Et... c'est plaisant pour moi aussi. Nous avons besoin des alphas pour nous épanouir pleinement. J'en ai pris mon parti.

— Qu'est-ce que tu aurais aimé faire si tu avais pu décider ?
— J'aurais ouvert une boutique de fleurs, me confie-t-elle.
— C'est vrai ? m'étonné-je.

— Tu sais comme j'adore les fleurs. Pour te dire la vérité, je mets de l'argent de côté.
— Ça veut dire que tu vas arrêter ?
— Je n'allais pas faire ça toute ma vie.
— Tu n'aurais pas préféré avoir quelqu'un de spécial ?
— Je ne peux pas me le permettre. Et crois-moi, l'amour ne paye pas le loyer, spécifie-t-elle avec un sourire pour détendre l'atmosphère. Allez, viens. Mangeons ces rouleaux de printemps devant une série.

                                                                             *** 

Pour mon premier jour, j'arrive en avance. J'installe mes affaires sur le bureau que l'on m'a indiqué, juste devant celui de maître Coste. Seuls une allée et un mur de vitres nous séparent. À côté du clavier, un mémo m'attend avec les procédures pour accéder aux fichiers et à notre agenda partagé. 

J'y jette un œil. L'avocate est actuellement au tribunal, je suis soulagée d'avoir cette matinée pour m'acclimater, sans avoir à subir ses petits jeux vicieux. Pour ma part, le calendrier indique sommairement : Intégration. Sophie D.

Celle-ci apparaît devant moi à neuf heures précises. Un bêta. Mon appréhension s'envole, j'éviterai peut-être les nausées aujourd'hui. La blonde, plutôt avenante, se charge de me faire visiter les différents services et de me présenter à mes collègues. 

À l'évocation de l'intitulé de mon poste, à savoir, assistante de maître Coste, tous, sans exception, sont soit compatissants, soit horrifiés, ce qui ne me rassure pas. 

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant