Sasha - Les entretiens #13

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Son visage change de couleur.

— D'accord... balbutie-t-elle.

— Il n'y a pas vraiment d'horaires pour ce poste. J'aime travailler la nuit et j'ai besoin de mon assistante constamment à mes côtés. Cela vous convient-il ?
— La nuit, vous dites... Pourtant l'annonce mentionnait des horaires de neuf à dix-sept heures.
— Ah les RH... Vous les connaissez ? Ils enjolivent toujours les choses. Il nous arrive souvent de dormir ici durant la préparation de grosses affaires et je n'ai pas pris de congés depuis deux ans. Mon fiancé ne sait même plus à quoi je ressemble. Pouvez-vous commencer dès à présent ? Il y a tous ces cartons à ranger.

— Je ne peux pas, désolée. Je n'avais pas prévu... Écoutez, je pense que ce poste n'est pas fait pour moi. Excusez-moi de vous avoir fait perdre votre temps.

La femme quitte mon bureau sans demander son reste. Je m'étale sur mon siège tel le grand Alexandre sur son trône. La facilité de l'exercice ne gâche en rien la beauté de ma victoire. Selon moi, ma tante se ramollit. Elle ne pourra même pas dire que je les ai refusés, ils sont partis d'eux-mêmes.

                                                                                   ***

Pour ce troisième rendez-vous, j'ai peu de renseignements. La synthèse effectuée pour les tests est franchement bonne ; je ne peux pas l'attaquer sur ses compétences. Elle semble trop jeune pour avoir des enfants et son nom m'est inconnu. 

Je décide, pour commencer, de la faire poireauter. Avec un peu de chance, elle s'impatientera et rentrera chez elle. Après avoir épluché un dossier client pendant presque deux heures, je me lève pour la rencontrer. Avec étonnement, je constate qu'elle est toujours là. Pas le moins du monde énervée, elle lit un livre. Ses lunettes sur le nez, elle prend des notes par moment dans un carnet.

Ses cheveux roux, longs et ondulés, descendent dans une tresse sur son épaule. Sa veste de tailleur gris recouvre un t-shirt blanc col en V rentré dans son jeans moulant. Au pied, des baskets de ville noires lui donnent un côté décontracté sans paraître négligée. Je barre les attaques sur le physique de ma liste, la demoiselle est bien trop jolie.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant