Sasha - Le contrat #31

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Pas ce soir. Donc quelqu'un l'attend bien certains soirs. Je ne peux m'empêcher d'être curieuse. Je ne côtoie pas souvent de bêtas et cette femme m'intrigue. Je décide de pousser ma chance.

— Votre alpha ne va pas être jaloux de vous savoir ici, aussi tard avec moi ?
— Mon alpha ? s'étonne-t-elle.
— Oui, vous avez son odeur. C'est presque imperceptible, mais quand même.

Son visage devient blême. J'ai touché sans le souhaiter un point sensible. Se cachent-ils ?

— C'est pour cette raison que vous m'avez fixée hier ?

Prise sur le fait, j'ai soudainement peur qu'elle m'en veuille de nouveau.

— Je sais, c'était puéril, mais c'était hier. Je ne l'ai pas fait aujourd'hui, dis-je en toute mauvaise foi.
— Et vous voulez une médaille ? s'amuse-t-elle.

— Je serais plutôt du genre collier si vous désirez me faire un cadeau, lancé-je, soulagée. J'espère que vous n'avez pas eu de problèmes...
— Aucun problème qui n'ait pu s'arranger. Qu'est-ce qui a changé ?
— Comment ça ?
— Entre hier et aujourd'hui ? Vous vous excusez, vous êtes presque gentille.
— Vous êtes mon assistante ? réponds-je à peine convaincue.

Je ne sais pas moi-même.

— Préparez-vous une entourloupe ? demande-t-elle dubitative.
— Pas du tout ! m'offusqué-je. Mais si vous préférez, je peux redevenir irascible.
— Allez, ne boudez pas, rit-elle.

Je me détends devant sa bonne humeur. Impossible de faire la mauvaise tête avec elle.

— Je vous propose un contrat, annoncé-je.

La belle rousse arque un sourcil, plus attentive que jamais.

— Plus de coups bas et de réflexions déplacées, balancé-je fièrement.

Pour moi, c'est un exploit.

— Et ? Que dois-je faire en retour ? C'est maintenant que vous me demandez quelque chose d'improbable...

— Non. Rien.
— Arrêtez... Je devrai retirer mes vêtements ? plaisante-t-elle.

Cette pensée me donne soudainement chaud. Sait-elle à quel point j'imagine la situation ? Décontenancée, je me retranche derrière mon humour inapproprié.

— Seulement votre culotte.
— Je le savais, on ne peut pas vous croire, lâche-t-elle en souriant.
— Je suis sérieuse, vous savez... Si nous devons travailler ensemble, vous devez avoir confiance en moi et moi en vous. Je n'attends pas de contrepartie. J'ai juste besoin de savoir que je peux compter sur vous.

La solennité de mon ton lui efface son magnifique sourire. L'air beaucoup plus grave, elle reprend sa pile de comptes-rendus.

— Vous pouvez, lâche-t-elle sans vraiment me regarder.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant