Naëlle - La cliente #36

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Je traîne en jogging sur le canapé devant un film inintéressant au possible. L'héroïne, une cruche, tente désespérément de séduire un type imbuvable alors que l'amour de sa vie se trouve être son voisin. Je devine sans aucun mal la fin de cette histoire et m'ennuie fermement. Élise n'est toujours pas revenue de son week-end. 

Fait inhabituel, car généralement, elle part le vendredi soir pour rentrer le dimanche matin. Je commence sérieusement à m'inquiéter. Je ne sais évidemment pas où elle peut être. Quand sa clé se fait entendre dans la serrure, je regarde instinctivement l'heure sur mon téléphone. Dix-neuf heures dix. Le son de la télévision lui indique ma position.

— Salut, lance-t-elle rapidement.
— Salut, tu vas bien ?
— Oui. Juste un peu fatiguée. Je vais me doucher, tu peux commander à manger ? Ce que tu veux.
— Pas de soucis.

Je ne connais pas cette odeur. Un nouveau client ? Il y a bien longtemps qu'Élise ne prend plus de nouveaux clients. Tous ses week-ends sont consacrés à une seule et même cliente : Chanel. Je nous fais livrer des pizzas chèvre/miel et l'attends sagement sous mon plaid.

— Comment vas-tu ? Encore des nausées ? demande-t-elle en se nichant sous la couverture avec moi.

— Je n'ai pas pris mon traitement ce week-end. Je laisse un peu de répit à mon estomac.
— Ta première journée s'est bien passée ?
— Mouvementée, mais fructueuse. Sasha Coste n'est pas si terrible. Je lui trouve quelque chose de mignon à vrai dire.
— Mignon ?
— Je ne sais pas. Quand il n'y a personne, elle s'adoucit. Elle est attentionnée et parfois... fragile
— Mignon ? Fragile ? Un alpha ? C'est parce qu'elle te pense être un bêta. Si elle savait, elle ne voudrait qu'une chose : te dominer.

— Crois-moi, elle domine tout le monde et peu importe la caste, m'amusé-je. Les autres la fuient comme la peste, à l'exception de sa tante. Je suis pressée de l'observer dans un tribunal.
— Sa tante ? Maître Saumane ? Elle te traite bien ?
— Oui, arrête de t'inquiéter. Elle est très gentille avec moi.
— C'est bien, souffle-t-elle calmement.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant