Sasha - La folle #25

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— Si vous avez terminé, je vais relire, me coupe la rousse dans mes pensées.
— Ce n'était pas à moi de le faire ?
— Laissez-moi le faire une fois avant. J'aimerais tout autant pouvoir garder mes vêtements si ça ne vous dérange pas.
— Euh... Oui.
— Ça ne va pas Maître Coste ? Vous vous sentez mal ? s'alarme-t-elle.
— Non, ça va, ne vous inquiétez pas.

J'étais juste en train de délirer toute seule... Je lance le torchon dans la corbeille à papiers. Ma joue est endormie par le froid et les glaçons ont fondu.

— Reposez-vous un petit peu, hésite-t-elle à proposer. Au moins le temps que je corrige.

                                                                                   ***

Des voix lointaines, au premier abord, me ramènent à moi. Au fur et à mesure que je sors du sommeil, elles se précisent. Helena est dans mon bureau. Merde. Je n'ouvre pas les yeux en espérant que ça la fasse rebrousser chemin.

— Comment va-t-elle ?
— Bien, ne vous en faites pas. Elle aura certainement une ecchymose, mais nous avons appliqué de la glace sur le coup.
— Cette fille est complètement cinglée. Nous allons porter plainte pour coups et blessures !

Je reconnais bien là nos réflexes d'avocates. J'évite de sourire.

— Cinglée et dotée d'une force incroyable.
— Elle vous a fait du mal ?
— Non. Je me suis tenue à distance, la rassure mon assistante. Voulez-vous que je la réveille ? Elle dort depuis une demi-heure et j'ai terminé de corriger ses conclusions.

Bon, si je ne peux pas faire la morte, je peux peut-être jouer la grande blessée. Avec un peu de chance, j'arriverais à éveiller les instincts maternels de ma tante. Sans que je m'y attende, la main de mon assistante me replace une mèche de cheveux derrière l'oreille.

— Maître Coste, susurre-t-elle.

Je ne bouge pas, déboussolée par cette tendresse si naturelle chez elle.

— Maître Coste, vous bavez.

J'ouvre un œil pour la voir s'amuser à mes dépens. Je me redresse rapidement pour grogner.

— Je vous avais prévenue, vous êtes virée.

Elle éclate de rire sous le regard médusé d'Helena.

— J'ai terminé vos conclusions. Je vais vous faire du café. Vous le voulez noir ? s'adresse-t-elle enfin à ma tante.
— Ce n'est pas dans vos attributions, s'oppose-t-elle.
— Ça ne me dérange pas. Je vous assure.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant