Sasha - Le contrat #35

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— Non, tu sais bien que je ne suis pas très sucré. Par contre, je veux bien dîner chez toi ce soir. Tu pourras cuisiner.
— Bah voyons... s'indigne-t-elle.
— Mais attention, je ne veux pas d'une de tes salades sans goût et je te mettrai une note.
— Ce n'est pas une note que je vais te mettre moi, râle-t-elle.
— Je suis choquée ! Je suis ta nièce... Grand-mère, Helena souffre d'hypersexualité aggravée, m'exclamé-je assez fort pour rameuter toute la maison.

Ma tante essaye tant bien que mal de me faire taire de sa main.

— Laisse cette pauvre enfant tranquille, voyons ! lui ordonne sa mère en entrant dans le salon.
— Merci, babouchka, j'ai cru passer à la casserole, rajouté-je en feignant le soulagement.
— Oh mon petit bébé... Viens dans mes bras, surjoue-t-elle pour agacer sa progéniture.
— Incroyable... Démerde-toi pour ton repas. Je vous laisse.

Elle nous embrasse avant de tourner les talons. Quand le bruit des pneus sur les gravillons de l'allée extérieure s'estompe, ma grand-mère pivote vers moi.

— Ma fille ne va pas bien. Vous avez des soucis au travail ? Tu as encore semé la zizanie ?
— La zizanie ? J'ai bien plus de panache que ça. Avec moi, c'est le gros bordel, soutiens-je.
— Surveille tes mots ! Qu'est-ce qui se passe alors ?
— Cet état de fait ne m'incombe pas, très chère.
— Elle voit quelqu'un ?
— J'avoue... Tous les jours au bureau...

La sexagénaire est suspendue à mes lèvres comme un réalisateur nommé aux césars.

— Son agrafeuse.

Elle lève les yeux au ciel avant de me donner raison. Ma tante ne vit que pour le travail. Son appartement est une succursale du cabinet.

— Peut-être se sent-elle seule ?
— Ce n'est pas faute de lui avoir présenté des alphas dignes de son rang. Vous n'en faites qu'à votre tête, râle-t-elle. La semaine prochaine, j'inviterai le petit-fils d'Édouard. Il sera parfait pour toi, PDG et beau garçon. Tu auras intérêt à te tenir.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant