Sasha - La folle #24

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Jusqu'à maintenant, je n'ai que très rarement porté d'intérêt aux autres. Cette curiosité nouvelle me déstabilise. Quelque chose m'empêche de la blesser ou d'être en colère contre elle. Son toucher a eu une incidence sur mon comportement. 

En tant que bêta, elle ne peut normalement rien me faire ressentir. Est-ce dû à cette odeur d'alpha qui ne la lâche pas ? Suis-je rentrée inconsciemment dans une compétition ? Ou suis-je peut-être tout simplement en manque ? 

Ma période de rut n'est pas prévue avant plusieurs semaines et je n'ai croisé aucun oméga dont les phéromones auraient pu m'affecter. Je dois me contenir et me concentrer. Ma séance de sexe avec Camille n'a, semble-t-il, pas été suffisante et fructueuse.

Elle n'a pas réussi à me satisfaire.

Il est difficile de nous contenter entre alphas. Nous ne sommes pas complémentaires. De nature dominante, les accouplements s'achèvent souvent en guerre de pouvoir où l'un des deux partenaires termine inlassablement frustré. Et même en gagnant ce combat, les phéromones émises sont bien insuffisantes.

Je ne suis donc jamais en pleine possession de mes capacités. Étant une femelle alpha, mon anatomie a l'aptitude de générer lors de fortes excitations un gème à partir de mon clitoris, dans le but de la reproduction – c'est ce que l'on appelle la bascule. Sommairement, le gème est ce que l'on pourrait comparer à la verge de nos congénères masculins.

Le mien n'a jamais grossi de plus d'un ou deux centimètres ni vraiment durci d'ailleurs. Je n'ai même jamais noué, à mon grand désarroi.

Le nœud nous permet d'assurer une fécondité maximale. À la base du gème, cette grosseur se forme juste avant l'éjaculation pour nous empêcher de nous retirer.

 Loin de moi l'idée d'avoir des enfants, d'en porter encore moins, je laisserai cette « chance » à mon partenaire – homme ou femme, peu importe le sexe, nous avons comme les omégas cette capacité à être enceints contrairement aux bêtas –, mais pendant le rut qui dure quatre jours tous les trois mois, l'idéal est de nouer au moins trois fois quotidiennement pour arrêter les pulsions. 

Pour faire simple, je suis donc toujours excitée et ne suis jamais comblée, dans un état permanent de privation.

Omegalove - Johanne MillotOù les histoires vivent. Découvrez maintenant