Qu'attends-tu de moi ?

Chap. 4 Abandonner

Hey Hoy houy ! Me revoilà avec la suite ! Un peu d'intimité s'il vous plaît... Bonne lecture !
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Chap. 4 Abandonner

[Aomine]

"What the fuck was that ?! Seriously ! (C'était quoi ça ?! Sérieux !)
-Your pass was shit ! (Ta passe était à chier !)
-Guys, calm down ! (Les gars, du calme !)
-My pass was shit ?! Dude, I had three on me ! If you had moved, maybe it would've been better ! You fucking retard ! (Ma passe était à chier ?! Mec, j'en avais trois sur moi ! Si t'avais bougé, peut-être que ça aurait été mieux ! Putain d'attardé !)
-Oh ! intervint le coach. That was one point, guys ! Get back to it ! (Oh ! Intervint le coach. C'était un point, les gars ! Retournez-y !)
-'m not playing, lâchai-je. I'm going home." (J'joue pas, lâchai-je. Je rentre à la maison.)
Je ne les laissai pas finir, pris juste mes affaires au vestiaire et sortis.

À peine chez moi, mon portable sonna. Je fronçai les sourcils. Numéro inconnu.
"Hello ?
-C'est Kagami. Salut.
-Ah. Salut.
-J'imagine que tu sais pourquoi j'appelle. Fin que tu devines en tout cas.
-Ouais... Ça sert juste à rien.
-J'peux te parler ?" demanda-t-il calmement.
J'hésitai. Il était si détendu... Et en même temps il m'appelait un jeudi. Étais-je important pour lui ? Ce taf de coach ? Est-ce que cela avait un sens particulier ?

"Ou-ouais.
-On peut se retrouver quelque part ?
-Si tu veux.
-J't'aurais bien proposé un café, mais on va nous faire chier. J'peux venir chez toi ? Ou tu peux venir chez moi, j'm'en tape."
Une sorte de frisson dans mon corps entier. Aller chez lui ?
"J'te file l'adresse," murmurai-je.
C'était trop.

Kagami avait été... la plus belle étoile. Mais c'était un gars normal aussi. Ça me retournait le crâne.

Je n'eus pas à attendre longtemps. La sonnette retentit. J'avais ramassé deux ou trois trucs, avais tout lancé dans ma chambre et avais fermé la porte. Ça ferait l'affaire.

J'ouvris à l'homme souriant. Il portait un sweat et un pantalon cargo, cela me rappela de vieilles photos...
"Entre, entre.
-Merci. Désolé de faire ça chez toi.
-Trop populaire ?
-C'est ça, rit-il.
-J'te sers un truc ? Eau, café, thé ? Bière ? 
-Bière, carrément. Merci."
C'était un gars normal.

"T'es suivi par un nutritionniste ?
-Ouais, ouais."
Je ramenai une bière et un verre d'eau pour moi.
"En effet, s'amusa le carmin. Pas trop chiant ?
-J'ai l'habitude, ça va. C'est plus qu'il faudrait que j'apprenne à cuisiner. Enfin... t'es pas venu pour ça."
Il prit sa canette et l'ouvrit d'une main, le geste habitué.

"Tu peux me donner ta version ? En détails. J'veux savoir ce que t'as ressenti. J'devrais venir plus souvent..."
Et j'expliquai. La frustration, l'effort, la colère, tout. Kagami écoutait bien. C'était pas comme ça que je l'avais imaginé. À vrai dire, je ne sais pas ce que j'aurais répondu si on m'avait demandé.

Il sirotait sa boisson, hochait la tête, fronçait les sourcils parfois. Ses yeux s'agrandissaient, se perdaient dans le vide, ou dans les miens. Il resta silencieux tout au long de mon explication, sauf à deux reprises pour me demander des précisions. Et quand je me tus, son silence continua. Son regard cherchait quelque chose.

"J'comprends que tu sois vénère."
Je ne m'attendais pas à ça. J'étais parti...
"Les gars se rendent pas vraiment compte des efforts que tu fais.
-Parce que toi si ?
-Je suis allé rechercher quelques trucs, je pense que ça aide. T'es un peu arrivé de nulle part ici. Bref, j'ai vu des matchs de lycée, des interviews, des trucs comme ça."
Quelle place avais-je ? Que faisait-il de son temps ? Ce n'était pas l'étoile que j'avais imaginée.

"T'as toujours joué street comme ça ?
-Ouais.
-T'as un naturel très élégant. Enfin, c'est pas le sujet. Je vois le problème. T'as toujours carry l'équipe. Maintenant c'est différent. Tous les joueurs avec lesquels tu joues sont des pros, et tu le sais. T'as une mauvaise habitude à perdre. Et c'est pas évident... ils comprennent pas ça."
Oui, y avait de ça...

Le rouge passa ses bras dans son dos pour retirer son sweat. L'action releva le vêtement blanc qu'il portait en-dessous, révélant un côté doré où commençait une ceinture d'Apollon marquée et esquissant des abdominaux. Un instant. Puis ce furent ses bras, mis en valeur par ce débardeur large. Alors qu'il recoiffait ses cheveux, je ne pus m'empêcher de regarder. Proportionnés, puissants, virils. Il avait toujours cet anneau à son cou, et sa clavicule saillissait comme un muscle supplémentaire. Il n'avait pas changé depuis tout ce temps... n'était-ce pas étrange ?

"Comment tu te considères par rapport à eux ?
-Meilleur.
-C'est ce que je me disais.
-Est-ce que tu connais leur jeu ? individuellement et collectivement ?
-Nan."
C'était ridicule, je m'en rendais bien compte.

"T'as déjà étudié des joueurs ?
-Bien sûr ! m'empressai-je avant de réfléchir. Les adversaires plutôt."
Et toi. Pas étudié, plutôt décortiqué, analysé et imité, oui...
"Cool, j'ai eu un peu peur. Va falloir que tu fasses la même chose avec tes coéquipiers. C'est important."
Je savais qu'il avait raison, mais ça ne me plaisait pas. Il le voyait ; je ne le cachais pas.

Une gorgée de bière, les yeux fermés, le calme l'animait.
"Qu'est-ce que t'attends du basket ? Pourquoi tu t'es pas contenté de rester au Japon ?
-J'veux gagner. J'veux être le meilleur."
Un simple hochement de tête. Bien sûr qu'il savait qu'il avait raison. Et que j'en avais conscience.

"J't'aiderai.
-J'ai besoin de personne.
-Aomine, réfléchis deux secondes à ce que tu viens de dire."
Il s'était redressé, presque sévère. Besoin de personne ? Mon équipe...

Je me rembrunis.
"T'étais pas obligé d'accepter que je vienne. Si je sers à rien, sois clair."
Mes bras se croisèrent un peu sur ma poitrine et je me refusai à répondre. Il me comprenait et... même si ça me soûlait, je savais qu'il avait raison.

"Tant que t'es pas clair, je reste."
Il ponctua par un clin d'œil et finit sa bière.
"Essaie de bosser sur ton équipe d'ici mardi. Demande des enregistrements, passe un entraînement à les regarder, démerde-toi. Parles-en à ton entraîneur. Je veux que ce soit fait pour mardi. Et là, tu pourras apprendre à jouer avec eux."
Je hochai la tête.

Le carmin se redressa.
"T'as des questions ?
-Nan. Fin... ça a rien à voir ?"
Haussement de sourcil. Mon cœur battait trop fort.
"Comment tu fais depuis...
-Comme tu le vois, ça va plutôt bien, c'est une question de volonté," comprit-il.
Je n'osais demander davantage. Savoir si j'étais une sorte de substitut...

"T'as des potes, ici ?
-Quelques-uns, ouais.
-Change-toi les idées, sors un peu. T'as besoin de te désinhiber.
-C'est le coach qui parle ?
-C'est moi en tout cas. Entoure-toi."
Il eut un large sourire.

"J'vais y aller. Hésite pas à me contacter, t'as mon portable perso. Évite de le balancer à tout le monde, je l'ai appris par cœur, celui-là. Si t'as besoin d'une adresse pour t'amuser, je connais aussi. On pourrait se croiser.
-Tu sors beaucoup ?
-Assez, ouais. J'te demande pas d'en faire autant. Mais détends-toi, oublie, bois un peu, danse, tout ça."
Je ne pouvais pas l'imaginer danser. Bien ou mal ?

Il me tapota gentiment sur l'épaule et je m'empressai de le raccompagner à la porte.
"Ce... c'est cool d'être passé.
-Hésite pas à me joindre. J'suis assez flexible. Merci pour la bière. Salut.
-Salut. À mardi."
Je le vis commencer à enfiler son sweat avant d'appeler l'ascenseur. Je refermai.

Est-ce que ça m'aidait ? sortir ?

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Et voilaaaaaa pour aujourd'hui ! Mon p'tit Kags est pas mignon tout plein ?! J'espère que ça vous aura plu ! Je vous dis rendez-vous demain pour la suite ! Portez-vous bien ! Bye, Kagamine