Chapitre 5

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Hugo

Je ferme le cahier des charges que je viens tout juste de signer avec une nouvelle entreprise. C'est le moment que je préfère, celui où tout est à faire. Après avoir passé des heures et des heures en réunions, je vais enfin pouvoir commencer le projet. Débuter la trame pour avoir une vision d'ensemble du rendu avant de m'atteler à intégrer toutes les fonctions demandées par les dirigeants de la société. Je pars de rien, pour proposer un projet ergonomique qui va faciliter le travail de dizaines d'employés qui utiliseront mon logiciel, après avoir râlé, bien sûr, parce qu'il faudra se former. Mais j'aime aussi cette partie de mon métier où je dois leur prouver que je vais leur faire gagner du temps et faciliter leur travail. J'ouvre ma page de commande et commence à coder quand j'entends du bruit à l'étage.

Gabin sort en trombe de sa chambre et dévale les escaliers.

— Putain, je me suis pas réveillé, je suis carrément à la bourre. Pourquoi t'es pas venu me chercher ?

Je regarde l'heure sur mon écran, il est à peine neuf heures, ce qui n'est pas si tard en soit.

— Tu changes d'horaire tous les jours. Je connais pas ton emploi du temps par cœur.

Je pose mon casque et me lève de mon bureau qui se résume à une tablette installée dans un coin lumineux de la pièce. Je le rejoins dans la cuisine. Il ronchonne et fait tomber le réservoir de la cafetière dans l'évier, ce qui l'énerve encore plus.

— Laisse-moi faire et va te préparer.

Je prends en main la suite des opérations. Je fais couler son café et je le sucre à sa façon. Je vais même jusqu'à le touiller en soufflant dessus pour qu'il n'ait plus qu'à le boire. Il redescend cinq minutes plus tard, plus présentable, et avale une gorgée de son café, en piochant dans le paquet de sablé que je viens de lui ouvrir. Sa mauvaise humeur ne l'a pas lâché.

— Détends-toi, t'es jamais en retard. Ils ne vont rien dire pour une fois que ça arrive.

— J'ai été viré la semaine dernière. Je commence un nouveau job aujourd'hui.

J'écarquille les yeux.

— T'as pas jugé utile de m'informer ?

— Je suis pas super fier de moi alors non.

— Et tu t'es dit que pour ton premier jour, ça serait bien d'y aller la tête dans le cul. Tu t'es encore couché à pas d'heure hier, je t'ai pas entendu rentrer.

Je me renfrogne à mon tour, sans raison apparente. Ce n'est pas moi qui vais me prendre un blâme dès mon premier jour parce que j'aurais préféré me perdre dans une relation sans lendemain plutôt qu'assurer mes arrières en me couchant à une heure raisonnable.

— Pas la peine d'en rajouter une couche.

Il avise l'heure sur son téléphone.

— Trente minutes de retard et j'ai autant de trajets en métro, on peut dire que je vais faire une super bonne impression.

— J'espère que ton mec d'hier valait le coup...

Je marmonne en me dirigeant vers l'entrée, agacé. J'enfile mes chaussures et attrape un casque de moto que je balance à Gabin qui vient tout juste de terminer son café.

— Grouille-toi, je te dépose. Si je peux te faire gagner vingt minutes, ça évitera un peu la casse.

Il semble hésiter puis se dépêche de me rejoindre alors que je lui tiens la porte. On descend rapidement les deux étages en même temps qu'il m'indique où se trouve son nouveau travail. J'ai déjà enfourché ma moto, alors qu'il tente encore d'attacher son casque. Je lui fais signe d'approcher et je règle son casque. Cette simple proximité me détend et je lui souris.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant