Séduction sous contrat MxM

Chapitre 10

Gabin

Comme d'habitude, mon cerveau me propose deux directions. Une que je dois éviter à tout prix en ce moment et l'autre que je devrais fuir. La moins risquée s'avère être Ethan, mais les paroles d'Hugo me reviennent en pleine tête. Je décide d'aller dans un bar de jeu que je ne connais pas, pour éviter tout le monde. Je m'installe à une table en commandant une bière, je commence léger, la soirée est à peine entamée. Le croupier distribue les cartes, après que j'ai laissé mes coordonnées bancaires, pour échanger mon argent contre des jetons. L'argent que j'ai gagné en fin d'après-midi sur mon ordinateur, juste avant qu'Hugo ne rentre et que tout bascule entre nous.

Puis je me perds dans le jeu, les heures défilent, les mains passent, les verres se vident.

La nuit est bien avancée quand je rentre à l'appartement. Comme je m'y attendais, Hugo est déjà couché. Ça porte est entre ouverte, comme toujours, comme une invitation, et ce soir j'ai envie de croire que c'est le cas. Je n'ai pas les idées très claires, mais je sais que j'ai envie de ça, de sa proximité.

Je glisse à l'intérieur de sa chambre. Je distingue à peine une forme sous la couette et reste immobile le temps que mes yeux s'habituent à l'obscurité.

Je contourne le lit et enlève mes vêtements, ne gardant que mon boxer, en silence. Du moins, j'essaie parce que j'ai un peu de mal à garder mon équilibre et à être coordonné dans mes mouvements. Il y a de grandes chances que je me fasse éjecter du lit dès que j'aurais grimpé dessus, mais je m'en fiche. J'ai envie de tenter, j'ai envie de sentir sa peau contre la mienne, juste une fois, j'ai envie de me sentir rassuré dans ses bras, j'ai envie de me sentir proche de lui.

Il remue légèrement quand je pose un genou sur le matelas. J'attends qu'il se rendorme profondément avant de poser une main puis l'autre et j'avance jusqu'à lui. Mes yeux se sont habitués à la pénombre et j'observe son profil. Il est couché sur le côté, une main sous sa joue. J'ai envie de caresser sa peau, juste un effleurement. Je me demande si j'ai le droit de lui voler ce moment, mais je me rétracte. Avec un autre, je m'en ficherais de savoir ce qu'il pense, mais avec lui c'est différent. Je ne veux voler aucun instant, je veux que le jour où j'effleurerai sa peau, il se laisse faire en pleine conscience.

Je me glisse sous les draps. La chaleur de son corps les imprègne, mais je n'ai pas le temps de m'installer qu'il se tourne vers moi.

— Je peux savoir ce que tu fais ?

Je hausse les épaules, n'osant pas parler de peur que le moindre mot qui franchirait mes lèvres suffise à l'énerver et à me foutre en dehors de sa chambre.

— Ton coup d'un soir n'a pas voulu te garder ?

En temps normal, je me serais surement énervé, mais la réalité, et mon était embrumé par l'alcool, font que je ne peux que lui donner raison dans ses suppositions.

— J'étais pas avec un coup d'un soir.

— Ton ex ?

— Non plus. Je jouais au poker.

— Toute la soirée ?

Son ton s'est radouci et je ne peux m'empêcher de faire le lien avec une certaine jalousie. Peut-être que c'est ça le sentiment que je vois passer dans son regard quand il me dit qu'il ne couche pas que pour le sexe. Il n'aime pas l'idée que je ne sois pas qu'à lui ou peut-être que c'est ce que j'ai envie de croire.

— Toute la soirée.

Je confirme en m'allongeant dans le lit comme s'il venait de donner son accord. Il me regarde faire sans m'en empêcher.