Chapitre 27

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Hugo

Gabin est déjà dans l'appart quand j'arrive. Il m'a servi un grand verre d'eau qu'il a posé sur le bar avec un cachet.

— Remède anti-maux de tête de lendemain de fête, précise-t-il.

— Je n'ai pas bu tant que ça, me défends-je.

— Non, mais ne sous-estime pas les effets pendant toute une soirée d'une telle ambiance.

J'abdique et prends volontiers ce qu'il me tend. Je ne suis pas contre éviter une gueule de bois ou une migraine.

Alors que je luttais pour ne pas m'endormir dans la voiture, maintenant je suis complètement réveillé alors qu'il est plus de quatre du matin. J'ai besoin d'une bonne douche, je sens l'alcool, la cigarette et la terre.

— Je vais me doucher, me devance Gabin.

Je m'installe sur le tabouret de la cuisine, en attendant mon tour. Finalement, l'ambiance est un peu tendue maintenant qu'on n'est que tous les deux. Il a fait illusion tout à l'heure avec nos amis, mais je me rends compte que ce n'était qu'une façade. Il a été blessé et je le comprends.

Au bout d'un moment, l'eau de la douche cesse de couler et les portes du haut s'ouvrent et se ferment. Je vais dans la salle de bain, embuée par sa douche. Je laisse libre cours à mes tergiversions, mais me dépêche pour aller le retrouver. Du moins, j'espère qu'il me laissera entrer dans sa chambre où il s'est enfermé.

Quand je sors de la salle de bain, en boxer. La porte de sa chambre est entrouverte. C'est bon signe. Je n'y ai jamais mis les pieds. Elle a toujours été close jusque-là et il s'invitait plus facilement dans mon lit.

La curiosité l'emporte et surtout je ne veux pas de ce malaise entre nous. Je frappe à la porte qui s'entrouvre sous le geste.

— Vas-y, entre.

Je pousse la porte et observe la grande pièce mansardée. Des poutres percent les murs, une commode et une petite table d'appoint les habillent. Quelques vêtements trainent par-ci par-là. C'est ordonné, d'une certaine façon, mais plus bordélique qu'en bas, comme si la pile de vêtements n'avait pas encore trouvé de meuble et que le tas de classeurs dans un coin attendait ses étagères. Son lit trône au milieu de la pièce. Il est assis au pied et m'observe.

— Je pensais que tu n'oserais jamais mettre un pied dans mon antre.

— Je n'y avais jamais été invité.

— Tu n'es pas très curieux.

L'atmosphère est pesante entre nous. Je n'ose pas bouger.

— Détrompe-toi. Je me suis fait un tas de scénarios sur cette pièce, du genre que j'allais y trouver un dojo, ou alors que tu étais une sorte de barbe bleue et que j'allais y trouver tes sept derniers amants enfermés dans le placard, ou encore que c'était un capharnaüm et que tu n'osais pas me le montrer. Je suis ravi de m'apercevoir que je m'étais trompé sur toute la ligne. C'est un peu spartiate, mais ça te correspond bien.

— Ça me correspond ?

— Un peu comme si tu n'étais pas vraiment installé, prêt à partir à tout moment.

— C'est l'image que tu as de moi ? Du mec prêt à fuir ?

Fuir... C'est son mot, pas le mien et mes craintes reviennent.

Pour simple réponse, je hausse les épaules et reste planté là, entre lui et la porte. L'ambiance est tendue et je ne sais pas quoi faire de moi, s'il a envie de me voir ou s'il préfère que j'aille dans ma chambre.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant