Séduction sous contrat MxM

Chapitre 40

Gabin

Je traverse l'allée de chez Sandra et Antoine. Cette fois-ci, je suis invité. Notre bande s'est laissé convaincre par Léo et Nathan de fêter le Nouvel An avec la bande de ce dernier et de laisser tomber la sortie boîte habituelle. Ce qui me va très bien cette année dans la mesure où j'évite maintenant ce genre de lieu pour ne pas retomber dans les travers de mon addiction. Pour l'occasion, j'ai revêtu une chemise bleu marine près du corps — le col ouvert — et un jean noir tout aussi ajusté qui, je sais, a déjà fait tourner la tête à Hugo.

Même s'il est avec quelqu'un, il est hors de question que je lui facilite les choses. Je me suis d'ailleurs préparé mentalement à affronter leur couple, même si je me doute qu'Hugo n'en fera pas des tonnes avec elle, face à moi. Parce qu'il est comme ça, malgré le mal que je lui ai fait, lui, tentera toujours de protéger mes sentiments.

Je sonne et attends que nos hôtes viennent nous ouvrir, l'impatience de le revoir se mêle à l'appréhension. Ça fait deux mois, qu'on ne s'est pas vu et même si on s'envoie des messages quotidiennement, j'ai peur que son regard ait changé, d'y voir une certaine indifférence.

La porte s'ouvre et je reste figé devant celui qui nous accueille. Lui aussi s'est mis sur son trente-et-un. Pantalon gris, chemise bleu clair qui fait ressortir la couleur de ses yeux. Il est à se damner. Et je me perds dans cette contemplation sans oser bouger, alors qu'il me sourit.

Corentin me bouscule en passant devant moi.

— Faites de la place les beaux gosses, et allez baver l'un sur l'autre un peu plus loin, vous empêcher les gens d'entrer.

Hugo se tourne vers lui et lui fait la bise, amusé.

— Et il gèle dehors, renchérit Léo qui checke avec lui avant de passer à son tour entre nous, suivi de Nathan qui embrasse aussi Hugo, avant d'interpeller nos hôtes.

Je n'entends déjà plus ce qu'ils disent, trop occupé à le regarder, lui.

Il m'adresse un léger sourire et se décale pour m'inviter à rentrer.

— Tu vas attraper froid si tu restes dehors, m'invite-t-il de sa voix grave.

J'entre et me défais de mon manteau. Je vois son regard parcourir mon corps et je ne retiens pas un sourire en coin qu'il remarque. Quelques rougeurs apparaissent sur ses pommettes que j'ai envie d'embrasser. Il se racle la gorge et me guide pour entrer.

— Tu connais déjà les lieux, dit-il faisant référence à la fois où j'étais venu pour tenter de recoller les morceaux.

Cette fois où j'avais réussi, sans le savoir, et où j'avais déconné juste après...

Je salue tout le monde, nos hôtes et Gildas. On est au complet. Jules ne vient pas ce soir, il travaille. Il ne manque que la copine d'Hugo. Au fond de moi, j'espère qu'elle a d'autres projets, mais je sais qu'elle avait accepté de faire le Nouvel An avec nous. Les gars se sont assurés que ça ne poserait pas de problème. Et si Hugo était d'accord avec le fait de passer le Nouvel An avec moi, alors j'étais d'accord de le passer avec lui, même si ça impliquait sa copine. J'échange quelques banalités avec Gildas, à la recherche de Pauline, mais elle n'est nulle part.

Je m'approche de Hugo. Je suis un peu tendu. Ça fait une éternité qu'on n'a pas discuté face à face et j'ai peur de dire une connerie ou de faire une bourde, ou de le saouler tout simplement. Ses yeux passent une nouvelle fois sur mon torse et reviennent à moi.

— Ta copine risque de ne pas apprécier de te voir reluquer les autres comme ça, plaisanté-je, à moitié. Elle est où d'ailleurs ? Elle arrive plus tard ?