Chapitre 41

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Gabin

Bordélique, avait dit Antoine. Il était loin du compte. Les cartons sont à peine faits. Je me retrouve avec la corvée des placards du salon. Les seuls cartons qui sont prêts sont ceux des DVD et des CD. Non, mais sérieusement qui a encore ça à notre époque ? Il n'a pas entendu parler d'internet, du streaming à la demande ou des plateformes d'écoute ? Je suis certain que si je cherche bien, je vais même trouver des VHS. Et comme si le destin se moquait de moi, Hugo interpelle Nathan depuis la pièce d'à côté.

— Putain Nath, t'es sérieux ? Un magnétoscope ? Qu'est-ce que tu fous avec ça ? tu sais que les cassettes, ça n'existe plus. Tu ferais mieux dans faire don à un musée, je suis certain que c'est une pièce rare.

— Tais-toi et emballe, s'amuse Nathan.

— Tu sais que j'ai pas posé ma semaine pour faire votre déménagement et à cette allure ça ne sera jamais fini demain.

— Si t'arrêtais de jacter et que t'avançais, maugrée Gildas qui lui n'a pas vraiment envie de rigoler.

Il était venu avec sa bonne humeur habituelle, mais elle s'est vite fait la malle en voyant tout ce qu'il restait à faire. Et je dois dire que la mienne a failli faire pareil, mais la perspective de passer la journée, voire le week-end avec Hugo pèse beaucoup dans la balance.

Depuis le Premier de l'an, on ne sait pas revu. Nous n'avons pas reparlé de cette nuit. On s'est levé le matin comme si de rien n'était, la tête un peu dans le gaz. On a continué à s'échanger des SMS, mais uniquement sur notre quotidien, sans parler de notre relation. Je ne sais pas où nous en sommes et la question me brûle les lèvres. Mais il m'a demandé du temps et je suis prêt à lui en accorder.

Il arrive près de moi sans que je l'entende et se baisse à ma hauteur alors que je suis assis au sol à ordonner le carton que je suis en train de faire.

— Qu'est-ce que tu fais ?

J'arque un sourcil en le regardant.

— J'empaquette, réponds-je, incertain.

— Est-ce que ça te paraît rangé dans le meuble ?

— Pas vraiment, hésité-je.

— Alors dans le carton, fais pareil, regarde.

Il attrape un tas de bric-à-brac d'une seule brassée et le dépose au fond du carton.

— Tu ne voudrais pas qu'il soit perdu dans son désordre organisé, se moque Hugo.

— Ah ah très drôle, répond Nathan pince-sans-rire, alors qu'il étire un morceau de scotch.

Nathan apparaît ensuite, déposant un carton rempli et fermé à côté des autres qui n'attendent que d'être chargés.

Gildas arrive pour déposer à son tour un carton sur la pile.

— Quand est-ce qu'on fait une pause, ça fait des heures qu'on fait des cartons, grommelle encore Gildas.

Hugo qui est resté installé à côté de moi, jette un coup d'œil sur son téléphone et ricane.

— Ça fait juste une demi-heure, arrête de te plaindre et emballe.

— Ça s'est sûr que c'est plus facile pour certains, t'as retrouvé ton amoureux donc tout va bien.

Hugo pique un phare en me fuyant du regard.

C'est au tour de Nathan de ricaner. Hugo tente de se défendre alors que moi je souris niaisement.

— Pas du tout...

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant