Séduction sous contrat MxM

Chapitre 17

Hugo

Je prends mon téléphone et essaye de joindre Gabin, sans succès. Je m'y attendais. J'aurais fait pareil à sa place. Je lui laisse un message, sachant très bien que ça ne sert à rien « Je suis désolé. On peut discuter ? ». Toujours pas de réponse. J'avise l'heure. Les boites ne sont pas ouvertes. Je m'oriente donc vers notre bar habituel. La nuit tombe quand j'enfourche ma moto. Je n'oublie pas de prendre son casque parce que je compte bien le ramener avec moi.

Au Calypso, je me dirige directement vers le serveur, l'endroit est déjà bien rempli à cette heure et je n'ai pas envie de perdre du temps à chercher alors qu'il est connu ici.

— T'as vu Gabin aujourd'hui ?

Je parle fort pour qu'il comprenne. Il secoue la tête et je lui désigne sans collègue qu'il interpelle. Celui-ci arrive avec un sourire aux lèvres.

— Tiens, tu te décides enfin à chasser seul.

Je ne prends pas le temps de lui répondre et l'interroge.

— T'as pas vu Gabin ?

— Pas ce soir non, mais il est passé en début d'après-midi, il s'est enfilé deux whiskeys cul sec et est parti aussi vite que ça.

— Tout seul ?

Il acquiesce et son sourire ne s'efface pas.

— Jaloux ?

— Je m'inquiète. Tu ne sais pas où il a pu aller ?

— C'est toi qui vis avec, pas moi.

— Vous êtes plus intime.

Je repense à cette fois où je les ai vus tous les deux s'embrasser à la fin de son service. J'avais quitté le bar à ce moment-là, prétextant la fatigue alors que mon moral en prenait un coup, comme à chaque fois qu'il s'en va avec un autre. Je me demande d'ailleurs pourquoi je continue à me torturer en sortant avec lui pour le voir partir avec quelqu'un de différent à chaque fois. Peut-être une façon pour moi de me rappeler qu'on n'est pas fait l'un pour l'autre.

— Il m'a sauté dans les toilettes. C'est pas de l'intimité ça, ricane-t-il.

Je les salue et appel Nathan en sortant du bar. Je ne lui laisse même pas le temps de parler.

— Tu peux me filer le numéro de Léo. Faut que je lui parle.

— Y a un souci ?

— Je cherche Gabin.

— Je te passe Léo.

Nathan est avec lui et je ne suis pas certain qu'il avait envie que je le sache, mais il a cet avantage de ne pas s'encombrer des convenances et ne cherche pas à discuter sentant ma préoccupation. La voix hésitante de Léo me répond.

— Allo ?

— C'est Hugo. Tu sais où je peux trouver Gabin. Je pense qu'il est parti jouer, mais je ne sais pas où il va d'habitude.

Léo ne se fait pas prier et me donne deux adresses. Je file à travers la ville pour me rendre à la plus proche « Le saloon ». L'ambiance est feutrée. Les murs recouverts d'une tapisserie bordeaux assombrissent la pièce. Je scrute l'endroit sans trouver Gabin. Mais il n'y a aucune table pour jouer. Je repère un peu plus loin deux portes battantes comme dans les bars de western. Un garde se tient à côté. Il me demande mes papiers et scanne sa base de données. Je ris jaune intérieurement, ça ne les dérange pas de laisser entrer Gabin alors qu'il est interdit de jeux. Il me laisse passer et j'analyse l'endroit. L'odeur âcre de la fumée m'attaque les narines. Apparemment, dans cet espace, il n'y a pas de loi anti-tabac. Je me fraye un chemin entre les tables, à la recherche de Gabin quand je le trouve finalement. Il est assis à une table de cinq. Il serre la mâchoire et jette ses cartes sur la table. Le croupier rapporte les jetons à un autre joueur. Je ne perds pas de temps et fonce droit sur lui alors que l'un des joueurs aligne ses jetons en plusieurs tours de couleur. Il ne me voit pas jusqu'à ce que je penche sur lui.