Chapitre 16

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Hugo

Ce matin, je me suis encore réveillé seul. Depuis mon rendez-vous avec Inès, il y a un froid entre Gabin et moi. Je pense en être l'investigateur parce que je sais qu'il a encore couché avec un autre la veille et je ne le supporte plus.

Pourtant, il me manque. J'ai envie de son corps contre le mien. J'avais l'impression d'avoir la plus belle partie de lui. Même si je n'ai jamais eu complètement ce corps, j'ai été plus intime avec lui que tous ces autres qui l'étreignent. Ce n'est plus assez et trop à la fois. Je suis entre deux eaux, sans savoir par où aller. Ce rivage, qui me tend les bras, que je connais, qui m'est familier, la vie que j'ai mené jusqu'ici, ou cette eau houleuse, dans laquelle j'ai envie de plonger les yeux fermés pour sentir ce grand frisson qui m'appelle, mais dont je ne sais rien, si ce n'est que je n'en sortirais pas indemne.

Heureusement, nous sommes dimanche matin et ma course avec Antoine me permet de me vider la tête. Notre discussion est focalisée sur Inès. Il ne comprend pas pourquoi je ne m'intéresse pas à elle.

— Elle n'est pas intéressée par une relation sérieuse.

— C'est un détail ça. Quand elle va vraiment te connaître, elle envisagera de se poser. Elle ne peut pas passer sa vie à passer d'homme en homme.

— Ça ne serait pas la seule.

Il arque un sourcil en me jetant un coup d'œil.

— Comme Gabin, précisé-je.

Il lève les yeux au ciel.

— C'est différent, c'est un gars.

— Va vraiment falloir que tu aies une plus grande ouverture d'esprit Antoine. Même les filles ont le droit de s'amuser.

— Tu cautionnes ça ?

— Je n'ai rien à cautionner. Ils font ce qu'ils veulent. Ce sont leurs choix.

— Tu serais avec Gabin s'il n'était pas comme ça, affirme-t-il.

Je m'arrête net dans ma course, sous le choc. Au temps pour moi pour me changer les idées.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

Il se retourne en voyant que je ne le suis plus. Il revient vers moi et continue à courir sur place.

— Tu crois que je ne vois pas ce qui se passe entre vous ? Tu lui manges presque dans la main. Et tu le regardes avec des yeux de merlan frit.

— Ça ne te dérange pas ?

— C'est tes fesses, pas les miennes, s'amuse-t-il. J'ai pas mal réfléchi depuis la dernière fois. Je suis pas aveugle.

Il repart comme ça, en petites foulées, comme si de rien n'était. Je reste interdit alors que je le regarde s'éloigner. J'aurais pensé que cette idée l'aurait révulsé, mais il a l'air de ne rien en avoir à faire.

Je me remets en mouvement et le rattrape sans rien ajouter, parce que je ne sais tout simplement pas quoi dire à ça.

On termine notre parcours et il avale la moitié de sa bouteille d'eau. Il m'observe. Je n'ai toujours pas décroché un mot. C'est lui qui reprend la parole.

— Non, en fait je m'en fous pas, lâche-t-il finalement. Je ne comprends pas cette relation que tu as avec ton coloc. Tu dors avec lui, mais vous ne couchez pas ensemble. Il se fait un nouveau mec tous les soirs alors que toi t'es abstinent depuis au moins un mois et pourtant vous semblez si connectés. Ça me fait bizarre de t'imaginer avec un gars, mais si c'est ce que tu veux alors tu auras mon soutien.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant