Chapitre 20

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Gabin

Je vide mon verre et commande une autre bière en interpellant Jules. Il revient rapidement vers moi avec l'objet de mes désirs. Il la décapsule et la vide dans un nouveau verre en m'analysant.

— Qui c'est qui te ramène ce soir ?

— Celui qui voudra bien de moi, réponds-je en haussant les épaules.

— Ça va en ce moment ? C'est le quatrième soir de suite que tu traines seul, ici.

— J'ai juste pas envie d'être chez moi. Mais tout va bien.

Je réponds avec un sourire, un peu embrouillé par l'alcool. Ça m'aide à relativiser et à voir la vie meilleure.

— Qu'est-ce qui se passe avec Hugo ?

— Rien, il ne se passe strictement rien.

Il va pour répliquer, mais il est interpellé par un autre client. Je passe la demi-heure suivante à ressasser sur mon tabouret, me demandant où j'ai merdé. Je croyais tout contrôler. Ma vie, le jeu, les mecs, Hugo, mais tout m'échappe. Tout me file entre les doigts. Même avec mes parents et mon frère, c'est compliqué en ce moment. Je ne peux pas les blâmer, une fois de plus, ils ont dû se plier en quatre pour m'aider. Pourtant j'avais pris de bonnes résolutions, mais encore une fois, ça n'a servi à rien. Je suis trop faible. Je me sens comme une merde, ce soir. J'ai besoin de réconfort. Instinctivement, je prends mon téléphone et je fais défiler mes contacts pour trouver celui qui répond toujours présent pour ça.

C'est la quatrième nuit que je découche, que je baise avec le premier venu, mais ce soir j'ai envie de quelque chose de plus, quelque chose que je n'ai pas réussi à garder, quelque chose que je n'arrive pas à avoir avec Hugo. Je laisse un message à Ethan.

« J'ai besoin de toi. »

Comme toujours, sa réponse ne tarde pas. Je lui indique où il peut me trouver. Et je commande une autre bière, c'est la cinquième de la soirée. Je ne suis plus à ça près. Alors qu'un barman va pour la poser en face de moi, Jules la réceptionne.

— Ça suffit pour ce soir.

Je vais pour protester, mais son regard s'accroche à quelqu'un derrière moi. Je m'attends à voir Ethan quand je me retourne, mais non, c'est Corentin.

— Eh salut beau gosse.

Il m'embrasse sur la joue et se penche par-dessus le bar pour embrasser son « mec » — même s'il n'avouera jamais qu'il s'agit de son mec — un peu trop langoureusement, un peu trop longtemps, me rappelant trop ce que je n'ai pas. Une fois qu'il a fini de lui explorer la cavité buccale, il s'installe sur le tabouret à côté de moi.

— Alors quoi de neuf ?

Je ricane.

— Coco... Arrête de faire comme si tu étais là par hasard. Je sais très bien que c'est ton Jules qui t'a appelé parce qu'il pense que je suis au fond du gouffre.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ?

— Ta chemise. Plus banal, y a pas. T'as tellement flippé que t'as pas pris la peine de te changer avec un de tes t-shirts personnalisés.

— Allons dans le vif du sujet, alors. Qu'est-ce qui se passe. Pourquoi tu sautes tout ce qui bouge depuis dimanche ?

— J'ai jamais su résister à un beau cul.

— T'as un beau spécimen pourtant chez toi.

Il n'a même pas à prononcer son nom pour que ma mauvaise humeur resurgit, sans prévenir.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant