Chapitre 37

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Hugo

Après avoir laissé son manteau au vestiaire, Pauline nous abandonne quelques instants pour aller saluer un groupe d'amis à elle. Je la reluque alors qu'elle s'éloigne dans sa tenue de vampirette sexy. Il y a encore quelque temps, j'aurais eu du mal à accepter que quelqu'un d'autre que moi puisse en voir autant de mon rencard, mais maintenant, je m'en fiche, plus rien n'a de réelle importance quand il s'agit de mes relations. Je jette un coup d'œil à la décoration du club. C'est la première fois que je viens ici. Il a ouvert il n'y a pas très longtemps, autant dire que c'est l'endroit à la mode, même si je suppose que d'habitude il ne ressemble pas à ça. Des toiles d'araignées pendent un peu partout, des squelettes aux yeux rouges sont accrochés aux murs, des momies sortent de leur tombeau et encore plein d'autres choses destinées à créer une ambiance inquiétante. Pourtant tout le monde danse, rit, s'amuse : le but de cette soirée.

Antoine s'approche. Il est déguisé en créature de Frankenstein, avec des cicatrices un peu partout et de la visserie qui donne l'impression de sortir de chaque côté de son cou. Il pose sa main barrée d'une large cicatrice sur mon épaule. Je me confronte une nouvelle fois à son regard réprobateur depuis que je suis arrivé chez eux en compagnie de Pauline.

— Tu aurais pu prévenir que tu ne venais pas seul.

— Ça change quoi ? rétorqué-je.

Il lève les yeux au ciel, agacé sans pour autant répondre. Je ne comprends pas sa réaction.

— Puis la semaine dernière elle ne s'appelait pas Cindy ou quelque chose comme ça.

— Fanny, précise Sandra, qui suit mieux que Antoine le nom de mes conquêtes, même s'il n'y en a pas eu tant que ça. Cindy c'était le mois dernier...

Elle me jette un regard peiné qui dénote avec son sourire de clown machiavélique peint sur son visage.

— Ça ne te ressemble pas Hugo, de passer de fille en fille, juge-t-elle utile de préciser.

Je souffle d'exaspération, captant le regard compatissant de Gildas. On n'a déjà eu cette conversation, à plusieurs reprises.

— J'ai décidé de prendre du bon temps, arrête de vouloir me faire la morale. Chercher la bonne personne, ça ne marche pas, parce que quand on croit tomber dessus, crois-moi, il n'y a rien de bon qui se passe. Alors je préfère ne plus m'attacher.

Un groupe nous bouscule en passant près de nous. On est resté planté au milieu de l'entrée attendant que celle qui m'accompagne revienne. Antoine se réintéresse à moi.

— Et si tu songeais à lui pardonner. Ça fait plus de deux mois maintenant.

Je me crispe à sa suggestion.

— Foutez-lui la paix, intervint Gildas. Chacun gère ses problèmes à sa façon.

Je lui adresse un léger sourire pour le remercier. J'imagine qu'il me le renvoie, mais son maquillage du joker est tellement parfait que je n'arrive pas à déterminer où termine et où commence sa vraie bouche.

Je sais que Gabin fait des efforts, qu'il a beaucoup avancé par rapport au jeu et qu'il ne passe plus son temps à chercher de nouvelles conquêtes. Du moins, c'est ce que Nathan me dit, c'est ce qu'il pense ou ce que Gabin lui fait croire. Je n'ai aucune certitude. C'est déstabilisant, parce que j'ai envie d'y croire, mais la rancœur est toujours là, logée au fond de moi et je la sens qui palpite, prête à bondir à n'importe quel moment alors que mon corps lui crie d'abandonner, espérant qu'elle finisse par s'assécher. Mais ce n'est pas encore le cas et une fois encore, elle est responsable de ma saute d'humeur.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant