Chapitre 38

71 9 4
                                    

Hugo

Après m'être perdu dans les draps avec Pauline, je la ramène en fin de matinée chez elle, mais au lieu de rentrer chez moi, je reste. On se fréquente depuis quinze jours. On atteint la date de péremption. Je devrais partir, la quitter, mais quelque chose m'en empêche. Je sais que c'est lié à ma rencontre avec Gabin de la veille. J'ai besoin de prouver à Pauline qu'il n'est plus rien pour moi, lui montrer que je suis passé à autre chose. Ou alors c'est à moi que je veux le prouver.

Pourtant, je me rends compte que ce n'est pas le cas. Je n'arrivais déjà pas à le sortir de ma tête avant-hier soir, mais depuis ça vire à l'obsession. Je n'ai pas arrêté de penser à lui de toute la soirée et de toute la nuit. Ce n'est pas à elle que je faisais l'amour, mais à lui...

Je préfère être chez elle, plutôt que de me retrouver dans mon appartement qui me semble vide depuis que j'ai aménagé. Je ne m'habitue pas à vivre seul, à ne pas sentir une présence, à ne pas sentir sa présence.

Je me suis rendu compte hier soir que la rancœur que j'éprouvais à son égard était moins importante que la peine que je lui causais en étant là, avec mon rencard.

Elle s'installe contre moi.

— Ce n'est pas ce que tu imaginais quand je t'ai proposé d'entrer, hein ?

Elle attrape la télécommande et tire le plaid sur nous, en se recalant dans mes bras.

— Pas vraiment, j'avoue, mais ça me va très bien.

— Si ça t'ennuie, tu peux rentrer cher toi, je ne le prendrais pas mal, je t'assure. Je peux comprendre, on est loin des bases de notre relation.

Le sexe juste pour le plaisir du sexe, rien d'autre, pas d'attache. Et surtout me prouver que je pouvais passer à autre chose.

— Tu cherches à te débarrasser de moi ? T'as pas envie de ça ? demandé-je en serrant mon étreinte autour de ses épaules avec le sourire, mais craignant quand même de me faire jeter.

— C'est moi qui t'ai proposé d'entrer, c'est que j'en avais envie.

— Alors je reste, déclaré-je.

Elle allume sa télé et commence à zapper.

— Tu veux regarder quoi ?

— Ce que tu veux. Je suis bon public.

Elle allume son service de vidéos à la demande et parcours les différents titres de séries et films en tout genre.

— donc si je te propose une comédie romantique, tu ne vas rien dire ? glousse-t-elle

— Non, ça ne m'ennuie pas.

Elle se redresse pour pouvoir me regarder et plisse des yeux, suspicieuse.

— T'es sérieux ?

— Oui.

— Sérieux de chez sérieux ?

Je commence à rire de son insistance.

— Je suis quand même pas le seul mec qui regarde des films romantiques, si ?

— Ah mes oui, tu es bi. Je ne l'aurais jamais cru, mais maintenant que j'apprends à mieux te connaître...

— Préjugé ! rétorqué-je en m'esclaffant, alors qu'elle rit. Par contre, je n'ai pas promis que j'allais rester éveillé.

— Ah ! je comprends mieux.

Elle se repositionne contre moi et choisit un film dont je n'ai jamais entendu parler. On commence à regarder. L'héroïne ne fait que tomber sur des loosers et se plaint à son meilleur ami qui, sans surprise, finira dans son lit d'ici une heure trente. Mais c'est le chemin qui est intéressant dans ce genre d'histoire, comment va-t-il y arriver. Enfin ça, c'est ce que je croyais avant de perdre le fil du film, errant dans mes pensées au bout de seulement cinq minutes. Je pense à Gabin, à la façon dont il m'a séduit. Il m'a fait du rentre-dedans sans jamais être à moi. C'est peut-être ça qui m'a fait craquer, sentir qu'il était inaccessible d'une certaine façon, mais qu'il me désirait quand même alors qu'il pouvait avoir tous ceux qu'il voulait.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant