Chapitre 21

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Gabin

Depuis une semaine, Hugo m'évite. Difficile de passer à côté. Fini le télétravail, si bien que je ne le vois plus le matin quand je me lève. Le soir, il rentre tard, soit après que je sois parti ou que je sois couché. Je ne sais même pas où il va, probablement chez ses amis, chez Antoine sûrement même si je sais qu'il est passé chez Nathan, lui ravissant une soirée avec son amoureux. Léo c'en est assez plein pour que je sois au courant. Je l'imagine aussi à des rendez-vous avec Inès, peut-être qu'il a changé d'avis la concernant et rien que d'y penser une boule pèse sur mon estomac.

J'ai merdé sur toute la ligne. Je m'en rends compte maintenant pourtant, Corentin m'a prévenu un nombre incalculable de fois, mais je n'écoutais pas, jusqu'à hier soir.

Nous étions tous les deux installés au bar du Calypso et je lui livrais mon incompréhension, mes doutes, mes peurs.

— Je ne comprends pas ce qu'il veut.

— Oh si, je crois justement que tu sais parfaitement ce qu'il veut. C'est toi.

— Non, il me repousse à chaque fois. Il se dérobe.

— Parce qu'il te veut toi, seulement toi, sans tous ces mecs qui te tournent autour, sans leur odeur sur ta peau.

— Je ne suis pas comme ça, il le sait.

— Oui c'est bien ça le problème, il croit que tu n'es pas comme ça et tu t'évertues tellement fort à le faire croire à tout le monde que même toi tu as réussi à t'en persuader. Peut-être qu'il est temps pour toi d'accepter d'être vulnérable et de lui laisser une chance de voir le vrai toi. T'as juste à te demander s'il en vaut la peine ou si tu es prêt à passer à côté de lui...

Puis il m'avait abandonné pour se faire un autre mec, sous le regard dépité de Jules. Et pour la première fois, j'ai saisi l'ironie de la situation.

Maintenant, je suis partagé entre deux états : me traiter de con, de ne pas avoir fait ce qu'il fallait pour qu'Hugo reste avec moi et celui où je me dis que c'est mieux ainsi, les hétéros refoulés j'ai déjà donné. Mais la vérité c'est qu'il me manque. Sa présence me manque, nos conversations me manquent, ses sourires, notre complicité, me manquent et j'ai l'impression d'avoir tout foutu en l'air, d'avoir perdu plus qu'un ami. Je suis prêt à écraser mon égo pour qu'on retrouve un semblant de la relation qu'on avait, même si son sperme est resté en travers de ma gorge. J'ai pris mon pied en le suçant, mais la claque ensuite a été tellement violente que je n'arrive pas à en garder un beau souvenir. Alors même que je voudrais recommencer. Je dois être maso. Je devrais peut-être rappeler mon deuxième coloc, ça se trouve je kifferais le bondage.

Mais il n'empêche que j'ai pris une décision en me levant ce matin. Il était déjà parti quand je me suis levé. Probablement pour courir avec Antoine, mais il n'est pas revenu après. Donc, je vais rester toute la journée à l'appart et l'attendre même si je dois me faire chier comme un rat mort, jusqu'à ce qu'il daigne franchir cette porte.

Je m'installe devant la télé bien décidé à garder loin de moi mon pc et mes problèmes d'addiction. J'ai assez merdé ces derniers temps, mes parents me l'ont bien fait comprendre. Ils ont accepté de ne pas en parler à Hugo. Ce n'est pas le moment de rajouter ça au nombre incalculable de conneries que je fais.

Je zappe toute la journée. Je me fais à manger avec les restes dans le frigo. C'était à Hugo de faire les courses cette semaine, mais comme il n'a pas fait un seul repas ici de la semaine, je comprends qu'il n'a pas jugé utile de les faire. J'ai ma réserve de pâtes, ça me va. De toute façon, je n'aurais pas cuisiné, c'est lui qui se charge de ça d'habitude et je n'ai pas le moral pour ça.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant