Chapitre 13

159 10 2
                                    

Hugo

Plusieurs heures plus tard, je retourne les paroles de Nathan encore et encore, alors que je suis allongé dans mon lit à ne pas arriver à dormir. Et si...

Mais il n'est pas près de changer. Il est trois heures du matin et il n'est toujours pas rentré. Le bar est fermé à cette heure depuis plus d'une heure, donc ça ne veut dire qu'une seule chose : il s'est trouvé quelqu'un pour prolonger la fête.

Quand je suis parti, il était en compagnie d'Ethan et a passé le reste de la soirée à nous ignorer, en grande conversation avec son ex. Il y a deux heures de ça, je suis allé le voir pour lui demander s'il voulait rentrer avec moi, il a simplement décliné d'un mouvement de tête devant le sourire satisfait de son ex. Et ça m'a fait mal. Ça m'a fait mal au cœur de voir à quel point j'étais insignifiant pour lui. Je n'arrive pas à la cheville d'Ethan, malgré son défi, malgré notre rapprochement, il a choisi Ethan. Je ne me sens pas capable d'encaisser tout ça.

Il ne tient qu'à moi de refouler mes sentiments et de passer à autre chose. Mes pensées vont vers Anaïs, elle est sympa, jolie, pleine d'énergie, marrante, peut être que finalement je devrais lui laisser une chance. Mais je ne ressens pas ce petit truc, cette étincelle, le frisson que j'ai juste en observant Gabin. Mon esprit ne tourne qu'autour de lui et je sais ce que ça signifie. Le problème est que je ne peux pas m'éloigner. Je ne me vois pas déménager et lui expliquer pourquoi je pars. Puis je n'ai pas envie de ternir notre relation à laquelle je n'ai pas envie de mettre un terme.

J'observe le plafond éclairé par la lueur de la lune quand j'entends la serrure de l'appartement. Ma hantise au moment présent c'est qu'il est ramené quelqu'un ici. La porte se referme. Il est étrangement silencieux. D'habitude quand il rentre au milieu de la nuit, il jure après s'être tapé contre le meuble de l'entrée, fait tomber ses clés au sol ou ses chaussures. Il est en mode « je tente de ne pas faire de bruit alors que je suis complètement fait ».

J'entends des vêtements se froisser et des pas légers avancer jusque dans le salon. Je guette chaque son pour essayer de savoir ce qu'il fait. La porte du placard de la cuisine se referme dans un bruit sourd, contenu, un verre trinque contre un autre et l'eau coule, quelques instants plus tard, le verre retrouve le fond de l'évier. Puis, plus rien. Plus un bruit. Je me demande s'il est monté dans sa chambre, ce qu'il fait. J'hésite à me lever, mais je ne veux pas lui donner l'impression que je l'attendais.

C'est là que je le vois apparaitre dans l'encadrement de la porte, nos regards s'attrapent.

— Tu m'attendais ?

Au temps pour moi, pour les impressions que je ne veux pas donner... Je ne réponds pas. J'évite ainsi de lui mentir. Il entre dans ma chambre et je le regarde faire, me demandant ce qu'il veut. Il retire son haut, comme si c'était naturel. Je l'arrête avant qu'il n'ait eu le temps de le jeter.

— Qu'est-ce que tu fais ?

— Je me déshabille.

Il me répond nonchalamment en laissant tomber son t-shirt au sol.

— Ne crois pas que tu peux venir ici, après t'être fait Ethan.

Je sais que j'en dis trop sur ce que je ressens, mais je ne peux pas m'en empêcher, tant pis si je me dévoile. Il est hors de question qu'il se blottisse contre moi après qu'il ait pris son pied avec lui.

— Je n'ai pas couché avec lui.

— Avec un autre, c'est pareil.

— Je n'ai couché avec personne ce soir.

Je le regarde suspicieux. Il lève les yeux au ciel, voyant que je ne le crois pas.

— Ethan a passé la soirée à me faire des remontrances tout en me disant qu'il était là pour moi. Je suis allé chez lui, mais il ne s'est rien passé.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant