Chapitre 7

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Hugo

On est samedi matin et je suis seul dans l'appartement. Gabin est sorti hier soir et quand je me suis levé ce matin il était déjà parti au travail. Je suis admiratif devant sa facilité à trouver du travail. Depuis ses deux renvois coup sur coup, il est très assidu. J'ai l'impression d'avoir à faire à deux personnes différentes : le Gabin responsable qui se donne à fond dans ce qu'il entreprend et qui va passer des soirées tranquilles avec moi à l'appartement et celui qui se fout de tout, qui passe ses soirées à s'envoyer en l'air, à jouer de l'argent et à se saouler. Malgré les quelques mois passés à vivre avec lui, j'ai toujours autant de mal à le cerner. C'est comme s'il avait deux identités.

Il est près de midi et je commence à avoir faim, mais j'ai la flemme de cuisiner, j'hésite à me contenter d'un yaourt, surtout que je ne sais pas quand Gabin va rentrer. Je prends mon mal en patience et décide de ranger le linge fraichement plié. Je dépose la panière sur mon lit quand j'entends les clés dans la serrure. Il enlève sa veste et sa voix s'élève dans le couloir.

— Je suis rentré, bébé.

Je ne peux m'empêcher de sourire devant son insistance à jouer au couple.

— Dans la chambre, lui indiqué-je.

— Je suis crevé, j'ai passé la matinée à courir.

— Et la nuit à festoyer. Ça n'aide pas, complété-je, un peu moins enclin à plaisanter à ce sujet.

Je lève les yeux sur lui et j'oublie ma critique quand je vois sa lèvre fendue et son œil au bord noir.

— Bon sang, qu'est-ce qui t'est arrivé ?

Je m'approche et pose ma main sur son épaule pour le tourner vers la lumière.

— Je me suis gamellé à mon nouveau boulot. Non seulement je me suis rétamé comme une merde et en plus je me suis pris l'angle du bureau. Mon égo en a pris un coup, plaisante-t-il.

Je prends son visage en coupe et je frissonne. J'en ai mal pour lui.

— Ça a dû te sonner.

Son regard change et son ton enjoué se fait troublé.

— Ça va je te dis, répond-il timidement, ce qui ne lui ressemble pas.

Il pose sa main sur mon avant-bras et je le lâche me rendant compte que pour une fois c'est moi qui ai investi son espace personnel, mais plus étrange encore, il ne cherche pas à profiter de la situation où à me faire une remarque bien placée, un peu graveleuse.

Il s'éloigne et se jette sur mon lit pour s'y allonger, les pieds croisés et les bras derrière la tête comme il en a pris l'habitude depuis quelques jours. Depuis que notre relation a passé un cap plus intime quand je l'ai pris dans mes bras.

J'observe de loin les marques sur son visage. J'ai du mal à croire qu'il s'est fait ça en tombant sur un bureau et je ne peux m'empêcher de penser qu'il s'est battu, qu'il m'en cache la raison. L'idée qu'Ethan soit impliqué me traverse l'esprit. Peut-être a-t-il voulu le défendre ou alors, des homophobes lui sont tombés dessus. Je le détaille un instant cherchant la vérité dans sa posture, dans son regard, mais à part me faire un tas d'idées, il n'y a que lui qui peut me dire la vérité.

— Tu me dirais, si tu avais des problèmes ?

Contre toute attente, il éclate de rire.

— Tu regardes trop la télé, Hugo. Crois-moi, je préfèrerais m'être battu plutôt qu'avouer que je me suis lamentablement vautré, sans aucun obstacle, en plus. J'étais debout et la seconde d'après j'étais en train de me tenir le visage, mettant Emma, dans tous ses états. Elle s'est bien foutue de moi après m'avoir soigné.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant