Chapitre 19

81 9 0
                                    

Hugo

Gabin est collé à mon dos, tandis que les bornes défilent sous les roues de ma moto. Les images de la veille me reviennent en mémoire en continu. Ses bras, enroulés autour de ma taille, se superposent au souvenir de ses mains sur mes cuisses. Les sensations qu'elles m'ont procurées restent ancrées sur ma peau.

Son torse repose lourdement sur mon dos, à tel point que je me demande s'il ne s'est pas endormi, mais non à chaque virage, je sens son corps se tendre. Je regretterais presque qu'il ne se montre pas plus entreprenant et, en même temps, j'aime la façon dont il se serre contre moi. Celle qui me fait rêver et penser que je ne suis pas qu'un défi.

Je ralentis quand on arrive dans la rue de ses parents et mes roues crissent sur le gravier de l'allée. Je pose un pied à terre pour mettre la béquille et attends que Gabin descende, mais il ne bouge pas, restant cramponné à moi. Je retire mon casque et pose ma main sur la sienne avant de tourner la tête pour essayer de le voir.

— Hey, ça va ?

— Hum hum, je profite juste du moment.

Je souris malgré moi.

— Pas trop longtemps, parce que ça ne va pas tarder à être gênant. Tes parents vont sortir de chez eux.

Ça ne loupe pas. La porte s'ouvre sur le père de Gabin qui me regarde en haussant un sourcil, alors que je rougis. Gabin prend son temps pour se redresser et descend de la moto en me donnant son casque. Je le suis jusqu'au perron où son père le prend dans ses bras. Moi j'ai le droit à une poignée de main chaleureuse, ce qui me va très bien.

Il nous laisse entrer et il commence à nous parler de l'étudiant qui va arriver dans quelques jours pour occuper l'ancienne chambre de Gabin. Ils ont décidé d'occuper cette pièce, sur un coup de tête, et ils ont rapidement trouvé quelqu'un. Il ne s'étale pas sur le sujet, car il doit s'absenter pour récupérer des cartons supplémentaires chez des amis qui n'habitent pas trop loin. Sa mère et son frère sont partis faire des courses pour le midi.

Nous nous retrouvons seuls dans la maison et je suis Gabin jusqu'à sa chambre, ayant pour mission de faire des tas à emballer rapidement dans les cartons.

C'est la première fois que j'entre dans son ancienne chambre. Je fais un pas à l'intérieur avant de m'arrêter pour observer autour de moi. Je m'attendais à trouver des murs pleins de posters de chanteurs ou de mannequins, mais la décoration est très sobre. Le parquet est clair, les murs sont blancs hormis celui de son bureau qui est bleu. Un lit une place est collé au mur, accompagné de son chevet ; une armoire avec un miroir sur un autre pan de mur et on a fait le tour de la chambre. Il y a quelques bibelots qui trainent sur le chevet et le bureau, mais rien d'encombrant. Et deux cartons qui attendent d'être remplis par nos soins.

— T'avais déjà enlevé pas mal d'affaires en partant d'ici, remarqué-je.

— Non, juste les vêtements. Le reste est resté tel quel.

Je m'interroge sur sa chambre à l'appart. Je n'y ai jamais mis les pieds. Plusieurs fois, ma curiosité s'est manifestée, mais je n'ai jamais éprouvé le besoin de la satisfaire, jusqu'à aujourd'hui. Cette chambre reflète assez l'appartement.

— T'es pas très déco, on dirait.

— Parce que toi, tu l'es peut-être ? À part tes fringues, y a rien qui traine dans ta chambre.

Je ris. Il n'a pas tort, je suis peut-être un peu manique sur les bords. Je n'aime pas voir les choses trainer.

Il commence le rangement et tire le tiroir de son chevet où je repère plusieurs petites boites. Tout est bien ordonné.

Séduction sous contrat MxMOù les histoires vivent. Découvrez maintenant