Tokyo Mew Mew Re-New

Chapitre 38 : Des souvenirs enfouis

Yukiko
Le lendemain matin

Ma tête tournait énormément depuis que Shirogane et Masaya m'avaient tout raconté hier soir. Alors comme ça, je travaillais dans un café de super-héroïnes, enfin de "Magical Girls", avec d'anciens ennemis extraterrestres dirigés par un patron scientifique et nous combattions des démons qui voulaient détruire le monde. J'ai l'impression d'être une héroïne de webtoons villainess qui s'est réincarnée. Comment suis-je censée encaisser tout ça ? Au début, j'ai vraiment cru que c'était une blague, mais vu leur insistance et leurs preuves, je n'ai eu d'autre choix que de me rendre à l'évidence que tout cela était vrai. Cela expliquait d'ailleurs pourquoi Akiko, Sengoku et Torû m'avaient demandé si ça allait mieux quand je les avais vus avant de rentrer à la maison et d'apprendre toute la vérité. Pourtant, hier matin, je m'étais vraiment réveillée normalement. J'étais vraiment dans un coma depuis plusieurs jours ? C'était dingue de se dire que j'avais tout oublié. J'étais en route tranquillement vers le lycée, mon sac à bandoulière sur les épaules en regardant par terre, perdue dans mes pensées. Ichigo et Masaya ne commençaient qu'à 10 heures, ce qui m'arrangeait grandement. J'avais besoin d'être seule pour réfléchir et assimiler ces révélations. Je consultais l'heure sur le vieux téléphone à clapet qu'Ichigo m'avait prêté. Le mien s'était cassé durant mon attaque et on n'avait pas encore pu en racheter un. Or Masaya refusait que je sorte sans téléphone comme le danger était partout dans les rues de Tokyo. Alors Ichigo m'avait donné son ancien téléphone. Il était vraiment ancien mais faute de mieux, je devais m'en contenter. Quoi qu'il en soit, j'avais encore un peu de temps devant moi avant d'aller au lycée. J'étais vraiment partie tôt et j'hésitais même à aller prendre un chocolat ou autre avant les cours. Soudain, alors que je réfléchissais, quelqu'un m'attrapa les deux épaules par derrière et je ne pus m'empêcher de sursauter et de pousser un petit cri de surprise.

- Je t'ai fait peur ? Désolé.

Ah oui... j'oubliais. Je me retournais pour voir si c'était bien la personne que je redoutais. Et ce fut le cas malheureusement. J'avais bien un petit ami. On avait beau m'avoir prévenue, je n'étais pas prête mentalement pour ce moment. Qu'est-ce que j'étais censée faire dans ce cas-là ? Je ne me souvenais absolument pas de lui. Enfin, je le connaissais de nom mais dans ce cas-là c'était comme si c'était un inconnu. Qu'est-ce que j'étais censée faire et répondre ? On avait quel genre de relation ? Je sentais le malaise approcher. Ça n'allait pas être facile que ce soit pour moi ou pour lui aussi, je supposais. Mais d'ailleurs, savait-il que je l'avais oublié ? Je pensais que oui mais si ce n'était pas le cas ? Il valait mieux que je fasse semblant ou que je lui dise par sûreté ? Non, faire semblant était peine perdue. Je n'arriverais pas à jouer la comédie dans ce genre de situation comme je ne savais rien de lui et que... je ne me souvenais pas aussi de mes sentiments. D'ailleurs, reviendraient-ils ? Trop de questions me bousculaient d'un coup.

- Euh non... bégayais-je en guise de réponse. Bon-bonjour...
- Ah oui bonjour Yukiko-san !

Je rougis de gêne. On avait des surnoms pour surmonter le tout... Je sentis un petit malaise commencer à s'installer entre nous à la suite de mon silence. Je devrais répondre, non ? Je m'apprêtais à le faire mais je n'en eus pas le temps car il prit les devants.

- Comment te sens-tu ? Tu vas mieux ?
- Euh... oui... et... et toi ?

Il s'esclaffa de rire. J'avais fait une gaffe ?

- Je... euh... J'ai dit quelque chose de mal ?
- Ah non rassure-toi. J'ai juste trouvé drôle la façon dont tu essayais d'être formelle avec moi. Je ne suis pas habitué à ça d'habitude.
- Ah...

Il se mit à marcher à mon niveau avec moi et mit son bras en appui sur mes épaules pour me rapprocher de lui tandis qu'on continuait à marcher. Une vague de chaleur me monta au visage. Je n'étais du genre tactile et ça me gênait énormément.