Les vêtements de Ryū et d'Ofelia finirent par sécher après des heures de marche. Ils décidèrent de se reposer pour la nuit. Ils choisirent une clairière dans la forêt. Ryū alluma un feu magique et il déballa les couvertures. Ofelia était exténuée. Elle s'assit. Le prince s'installa à son tour.
Plusieurs Créatures Magiques étaient capables de créer un feu magique, mais pas les Fandragores. D'une couleur légèrement bleuâtre, il dégageait autant de chaleur qu'un feu normal. Son créateur pouvait contrôler l'intensité et l'éteindre à tout moment.
— Ryū, je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas t'entrainer dans cette histoire.
— Dois-je te rappeler que tout est parti de ce pendentif que je t'ai pris ? sourit Ryū. En plus, ça me fera un peu de distraction. Je m'ennuyais tellement à Port Brillant.
Ofelia partagea son sourire.
— Je plaisante, ajouta Ryū. J'ai bien conscience de l'importance de ce voyage et je mesure pleinement le danger.
Il observa discrètement Ofelia qui tentait de dompter ses cheveux. La classe qu'elle essayait de mettre dans ses gestes l'amusait, car c'était peine perdue.
— Comment s'est passée ta rencontre avec tes parents ? demanda Ofelia.
— Aussi mal que je l'eus imaginé.
— J'ai appris bien tard qu'il existait une loi qui condamnait à mort les fils de roi. J'ai cru que je ne te reverrai plus jamais, expliqua Ofelia.
Les larmes commençaient à lui monter aux yeux. Elle baissa la tête, et se cacha sous ses cheveux.
— J'ignore par quel miracle, mais je suis en vie. J'ai fait comprendre à mon père qu'abolir cette loi était l'unique moyen pour que je revienne. S'il honore sa parole, les futurs héritiers possèderont une chance de survivre. Personne ne mérite de mourir au nom d'une loi instaurée par un roi fou.
Ryū contourna le feu et il vint s'assoir derrière Ofelia. Elle voulut passer les mains dans ses cheveux lorsque les mains de Ryū interrompirent son geste. Ses doigts remontèrent sur les épaules d'Ofelia, longèrent son cou puis ils glissèrent dans ses cheveux. Il rassembla les cheveux de la Fandragore mèche par mèche.
— Ils sont magnifiques, tes cheveux, murmura-t-il dans l'oreille d'Ofelia.
Ses lèvres effleurèrent le cou tiède d'Ofelia. Elle sentait si bon. Le tressaillement de la Fandragore le fit sourire. Elle réagissait ainsi chaque fois qu'il se rapprochait d'elle ou qu'il la touchait. Ofelia se tenait immobile. Elle serra l'ourlet de sa robe entre ses doigts, en espérant contenir ses émotions. Son cœur s'affolait. Il battait si fort qu'elle se mordit la lèvre afin que Ryū ne puisse pas l'entendre.
— Ils sont surtout roses.
Oui, Ofelia faisait de l'autodérision pour faire la conversation. Elle n'avait, en vérité, pas grande chose à dire, car elle n'arrivait plus à réfléchir. Ryū fit exprès de commencer par la base de sa nuque uniquement pour la sentir frissonner.
— C'est bien d'avoir les cheveux roses. Tu deviens atypique.
Cette remarque les fit sourire tous les deux. Ofelia se tut et se laissa coiffer. Ryū lui fit une queue-de-cheval.
— Merci, dit Ofelia en touchant sa coiffure.
Elle se rendit compte qu'elle était bien réalisée. Seules quelques mèches rebelles retombaient sur sa tempe.
— Tu vas te contenter de ça, car je ne sais pas faire des tresses, lui répondit-il.
Ofelia le regarda avec étonnement. Il avait donc remarqué qu'elle aimait les tresses.
— Mais je peux apprendre à t'en faire, continua-t-il à condition que tu arrêtes de trembler chaque fois que je te touche.
— Mais je ne tremble pas, se défendit Ofelia.
Face au regard de Ryū, elle se contenta ensuite de sourire, puis elle ajouta :
— Bon, d'accord. Est-ce que je peux te poser une question ?
— Vas-y.
— Qu'est-ce que tu ressens pour moi ? demanda-t-elle timidement.
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Ofelia, la Fille Fleur. Tome1: Origines.
FantasíaLes six magiciennes originelles créèrent l'Ora, une arme conférant le contrôle sur la vie et promettant l'immortalité, scellant leur alliance dans le sang et provoquant l'émoi parmi les êtres. Pendant des siècles, une guerre farouche éclata pour s'e...