ENTRE 4 MURS

ENTRE 4 MURS Partie 34

Lorsque je me réveille, il est là, près de moi. J'ai l'impression que son regard a changé...Il ne me regarde plus comme avant, comme la jeune fille apeurée que j'étais lorsqu'il m'a trouvée.

       - « Comment te sens-tu Lucie ? Tu m'as fait si peur !

       - Je....(je n'arrive pas à lui décrire ce que j'ai ressenti, ce moment de panique).

      - Je comprends que tu sois perdue, c'est tout à fait normal. Tu es très courageuse, tu sais ?

      - J'ai l'impression de devenir folle dans cette chambre, j'aimerais sortir, être enfin libre....Pour aller où ? Je ...(c'est vrai, pour aller où ? Je n'ai nulle part où aller. Nulle part à part ses bras. Je rêve de liberté pourtant j'ai envie d'être enserrée dans ses bras. Est-ce que c'est son regard qui a changé, ou bien la façon dont moi je le regarde!)

      - A quoi penses-tu ?

      - Que j'ai besoin de toi. (les mots sont sortis de ma bouche plus vite que je ne l'aurais voulu).

Nos regards se croisent et l'espace d'un instant, c'est comme si je m'évadais.

      - Je...(Marc se sent lui aussi troublé. C'est vrai que Lucie, celle qui, il y a quelques jours avait l'air d'une petite fille apeurée, s'avère être une jolie jeune femme. Elle a pris du poids et même des formes féminines...il se ressaisit) Je vais t'aider Lucie. Pour commencer, nous allons faire des courses.

      - Des courses ? La panique me reprend.

      - Oui, Nous allons t'habiller, tu ne veux tout de même pas sortir d'ici en pyjama ?

Il a remarqué la peur qui vient de s'inscrire sur le doux visage de la jeune femme :

       - Je connais une petite boutique parfaite, elle se trouve tout près.

      -Je ne sais pas si...

      - Si tu vas y arriver. On essaye, je sais que tu en es capable.

Il me tend la main, il faut que je le fasse.Le long couloir, la porte qui mène vers l'extérieur , j'ai la tête qui tourne. Je dois y arriver. Marc me sert plus fort la main et à ce moment précis, je sais que j'irai au bout. Je suis morte de peur mais plus rien ne m'arrêtera.

      -" Prête ?

      - Prête !

Nous avons traversé l'allée de l'hôpital, je crois que je n'ai rien vu, nous sommes sur le trottoir.

      - respire Lucie, reste avec moi .

Je suis à nouveau dans ses bras

      - tu as eu un petit malaise. Je suis désolé, je n'aurais pas dû te forcer à sortir, nous allons rentrer.

      - Non ! (Ce n'est pas un mot qui est sorti, mais un cri). Non je ne veux pas retourner dans ma chambre, pas maintenant.

Marc me regarde, nous restons là quelques minutes, le temps que je reprenne mes esprits.

      - Viens, on va prendre ma voiture, j'aimerais te montrer quelque chose après."

La rue est bordée d'arbres. Sur les trottoirs, les gens se promènent. Ils ont l'air si tranquille. Ils n'ont pas peur, eux ! Une maman donne la main à une petite fille. Maman...un frisson me parcourt.

      - "Tu as froid ?

      - Non, j'ai repensé à...

      - A quoi Lucie, je t'écoute.