ENTRE 4 MURS

ENTRE 4 MURS PARTIE 50

Sur le chemin du commissariat, Marc se demande vraiment comment il va pouvoir annoncer à Mr et Mme Müller qu'il a retrouvé Lucie après tant d'années mais qu'elle a à nouveau disparu.

- « Mais que lui est-il passé par la tête ? Pourquoi s'est-elle enfui de l'hôpital ? »

Il sait que Lucie peut avoir un comportement bizarre, le médecin l'avait prévenu. Elle a toujours cru vivre dans un monde hostile. Aurait-il dû la faire surveiller ? Il ne pense pas qu'elle soit bien loin et si comme le pense Dédé, elle est avec cette Nina alors elle doit être en sécurité. Mais pour combien de temps encore ? Pourvu qu'elle ne fasse pas une mauvaise rencontre.

Alors que Marc est perdu dans ses pensées, un appel de Didier le ramène sur terre.

   « -Je t'écoute !

       - Tu ne le croiras jamais... Il y a ici un jeune homme qui dit avoir vu le père de Lucie !

       - J'arrive, je suis devant... »

Marc entre dans son bureau en ayant pris soin de ne pas se faire remarquer par les grands-parents, il les recevra plus tard.

Didier est en compagnie d'un jeune homme. Marc, je te présente Théo Lebon. Il est rentré il y a 3 jours d'un stage à Londres.

      « - Je vous écoute jeune homme !

       - He bien voilà ! Hier soir, comme il faisait beau et que je voulais fêter mon retour avec quelques potes, j'ai fait un barbecue. J'ai attrapé de vieux journaux pour l'allumer et c'est là que j'ai vu la photo de l'homme que vous recherchiez. Sa tête me disait quelque chose. C'est seulement ce matin que je me suis souvenu et je crois bien que c'est lui que j'ai vu la veille de mon départ mais il avait l'air plus vieux et amaigri. Je ne suis pas vraiment sûr mais ma mère m'a conseillé de venir vous en parler.

       - Où et quand l'avez-vous vu ?

       - Je suis parti le 12 août, donc c'était le 11. Nous habitons près de la Vézère et souvent le matin j'aime aller faire un tour en barque . Comme ça faisait un petit moment que je ne l'avais pas fait et que je partais pour Londres le lendemain j'ai sorti la barque, histoire de prendre un dernier bol d'air. Je descendais le courant lorsque j'ai vu quelque chose briller derrière les arbres sur la rive. Je me suis approché et j'ai vu une voiture accidentée qui apparemment avait dévalé le ravin. Deux gros arbres l'avaient empêchée de tomber à l'eau. Je me suis approché et c'est là que je l'ai vu. Il y avait un homme à l'intérieur. J'ai d'abord cru qu'il était mort puis je l'ai vu bouger. Je voulais appeler les secours mais il n'y avait pas de réseau. Il m'a demandé de l'aider, qu'il n'avait rien de grave mais que sa jambe était coincée et la porte aussi. J'ai réussi à le dégager. L'odeur était vraiment épouvantable. Je crois que ça faisait plusieurs jours qu'il était là. Il y avait des peaux de bananes et des noyaux et il avait fait sur lui. Je l'ai pris dans la barque pour pouvoir l'amener jusqu'à la route. Là il m'a dit qu'il se débrouillerait, a appelé avec mon portable, le sien était déchargé et m'a dit qu'un copain allait le prendre. Je suis reparti.

       - Pouvez-vous me montrer à quel endroit vous avez trouvé la voiture et celui où vous l'avez accompagné ? Marc lui tend la carte.

      - C'est ici !

       - Je suppose que le numéro qu'il a composé n'apparaît plus sur votre portable.

       - Non par contre je l'avais enregistré. J'ai voulu prendre des nouvelles. Mais personne n'a jamais répondu. Le voici. ( Marc note immédiatement que c'est le numéro de l'homme recherché. Il a fait semblant d'appeler de l'aide.)

       - Je vous remercie jeune homme, vous nous avez été d'une grande aide. Je vous demanderai de bien vouloir accompagner mes collègues afin de leur montrer l'endroit exact de l'accident.

      - Sans problème. Je me tiens à votre disposition. »

Maintenant Marc et Didier savent pourquoi le père n'a pu renter chez lui. Ils ont trouvé Lucie deux jours avant que Théo ne le secourt. Si leurs calculs sont exacts il est resté coincé dans son véhicule dix jours.

Marc demande à Didier d'envoyer une équipe sur le lieu de l'accident.

       - « C'est tout près de la ferme de Paul. Monsieur Verdier aurait-il oublié de nous dire quelque   chose ? Allez l'interroger !

       - Ok, j'envoie une équipe sur les lieux de l'accident et je me rends chez les Verdier ».

Marc ne peut retarder davantage l'entrevue avec les Müller.

       - « Christelle, faites entrer Mr et Mme Müller ! »