jour 8
Ça n'a pas encore sonné, je dois tout préparer dans ma tête. Il faut que je prenne les boîtes, mais comment les porter. Je dois faire un sac. Le tissu de mon édredon, je sais qu'il y a un petit trou le long d'une couture. A tâtons, je parcours le tour du couvre lit, il faut gagner du temps. Ça y est, je tire aussi fort que possible afin de défaire une large bande de tissu. Le large rectangle décousu, j'essaie de former un pochon en le nouant. La lumière s'allume.
- « Vite Février, pas une seconde à perdre. »
Je glisse février dans mon sac de fortune, puis les boîtes restantes sauf une que je vais manger avant de partir, il faut que je prenne des forces et les couteaux restants. J'ouvre la boîte avant de glisser l'ouvre-boîte dans le polochon. Prête pour : Ne pas mourir.
Je m'installe pour la dernière fois à la table et mange à même la boîte. Il me semble que les carrés sont un peu meilleurs.
Je regarde autour de moi, 8 h. Je tourne la clé dans la serrure, j'hésite un instant. Tout doucement j'ouvre la porte, je ne sais vraiment pas ce que je vais trouver de l'autre côté. Je prends une grande inspiration, et passe le pas. Face à moi se trouve un escalier, il fait sombre mais une lumière s'allume dès la première marche franchie. Je m'arrête, écoute. Il n'y a aucun bruit, je monte, marche après marche, je ne m'arrête plus. Une nouvelle porte, sans serrure celle-ci, j'attrape la poignée et pousse doucement. Il fait noir. J'entre (ou je sors, je n'en sais rien). La lumière de l'escalier s'éteint, une autre s'allume. Je ne comprends pas, je suis dans une pièce, une cuisine une très grande cuisine, grise, brillante. Enfin je crois que c'est une cuisine, il y a un évier, brillant lui aussi. Je me précipite, j'ai soif. Où sont les robinets, j'approche ma main, un peu d'eau jaillit puis plus rien. Une large ouverture vitrée se trouve sur le côté sans meuble, on dirait une fenêtre, j'ai appris ce mot dans le dictionnaire. Je m'approche doucement, derrière les carreaux se trouve un mur en plastique gris. A la droite, 2 boutons, l'un au-dessous de l'autre. J'appuie sur celui du bas, rien ne se passe, puis sur celui du haut, un bruit, le mur gris se lève. Je jette un œil discrètement de l'autre côté. Il fait nuit, je n'en crois pas mes yeux, dehors une rue, des lumières, des arbres, je sens mes larmes couler. Je dois être en train de rêver, je vais me réveiller. Je me dirige vers une autre porte, elle ne ressemble pas à celle que j'ai franchie, c'est une jolie porte plus grande. J'avance, il faut que je sois prudente. Rien n'est réel.
Une autre pièce, une bibliothèque, il y a tellement de livres, des meubles, plein de meubles. Un bruit, un bruit qui se rapproche, des hurlements, les wifis.
Vite je me cache sous une petite table, j'attrape Févier et le couteau. Il ne faut pas bouger.
Les hurlements se sont arrêtés, maintenant j'entends du bruit dans la pièce d'à côté. Je ne respire plus.
- "Police, on ne bouge plus ! »
Je ne bouge pas, je reste sous la table. J'ai peur, je vais mourir.
-" sors de là, main sur la tête ! sors de là je te dis."
Doucement je glisse ma main tenant Février, en dehors de la table, puis une jambe...
- « Mon Dieu, appelez un médecin et une ambulance, non de Dieu, ce n'est pas possible »
Je ne comprends toujours pas, il s'approche de moi, je recule.
- "N'aies pas peur petite, tout va bien, tu es en sécurité maintenant ! Qu'on m'apporte de l'eau !
- Il n'y en a pas, l'eau a été coupée, j'en ai dans la voiture, j'arrive. »
Je ne comprends vraiment rien, c'est bizarre, il ressemble un peu à papa. Mais papa a dit qu'il n'y avait plus personne à part nous.
Devant moi, il pose de l'eau dans une petite bouteille, on dirait du verre tout mou.
Je ne peux résister, je la saisis rapidement et la bois encore plus vite.
Un autre hurlement, je me jette sous la table.
- "Ne crains rien, ce sont les secours qui arrivent, ils vont t'aider. Sors de dessous.
- Fais leur confiance, me dit Février
- Non, les Wifis vont me tuer.
- Je m'appelle Marc, et toi, comment t'appelles-tu ? (Je ne réponds pas, il continue toujours d'une voix douce) qui sont les wifis ?
- les monstres.
- Mais il n'y a pas de monstre ici, et je suis là pour te protéger. Comment t'appelles-tu ?
- Ma puce. »
Je me glisse hors de ma cachette, Février tout contre moi. Mes yeux se portent soudain sur un petit cadre dans le coin de la bibliothèque :
- " papa !
- c'est ton papa sur la photo ? »
Il me la tend, sur la photo papa est avec une femme, le sourire de mes rêves, dans ses bras un petit enfant.
Soudain d'autres personnes entrent dans la pièce :
- «C'est le médecin, il va t'emmener à l'hôpital, il va prendre soin de toi.
- Non....
Je me débats de toutes mes forces, mais je suis plus faible qu'eux. Des larmes roulent sur mes joues, je ne peux plus les arrêter. Le médecin s'approche, tend le bras, je ressens une douleur vive dans l'épaule puis plus rien.
Il m'a tué.
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ENTRE 4 MURS
Mystery / ThrillerEt si la terre telle qu'on la connait, n'existait plus ? Seule rescapée avec son père, elle n'a d'autre choix que de vivre entre 4 murs. Et si les monstres n'étaient pas ceux que l'on croit ?