Chapitre 55 pdv Lucie

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Cette nouvelle année scolaire avait apporté son lot de surprise et la plus grande de toutes avait été l'arrivée de sa petite sœur à Poudlard. Non pas à Gryffondor comme elle, ni à Serpentard avec Harry. Non. Éloïse avait été placé à Poufsouffle. Toute seule.

— Je ne suis pas rassurée...

— Eloïse va s'en sortir, répliqua George peu inquiet.

— Elle est toute seule dans sa maison, répéta Lucie pour la énième fois. Ce n'est pas arrivé à Poudlard depuis soixante ans.

— Ça ne va pas l'empêcher de se faire des amis, enchaina Fred. On n'est pas dans le même dortoir et on a réussi à devenir proche.

Il n'avait pas tort et même au sein d'un même dortoir, il pouvait y avoir des tensions. Dans l'autre vie, ça ne s'était pas bien passé avec Gwenda. Seulement, en ce qui concernait Eloïse c'était plus compliqué. Elle n'était pas du genre à se lier d'amitié facilement.

— Il reste toujours sa salle commune, elle pourra s'y faire de nouvelles amies ! rajouta Fred optimiste.

— Elle n'ira dans son dortoir que la nuit, assura George.

— Mais elle a peur du noir ! protesta-t-elle.

— Donc, elle pourra laisser la lumière allumée sans gêner personne, contredit George.

— Ginny non plus n'en connait aucune, les deux filles de son dortoir sont les meilleures amies du monde et la laisse un peu à l'écart.

Pauvre Ginny, elle se faisait une telle joie d'entrer à Poudlard comme ses frères.

— Vous allez avoir réponse à tout ? demanda Lucie sceptique.

— D'habitude c'est toi, s'amusa Fred, autant échanger un peu les rôles.

— Ce n'est pas ma faute si je ne vois rien concernant l'avenir de ma petite sœur !

— Si un peu... railla George en récoltant un regard noir.

Elle n'allait quand même pas s'excuser d'avoir sauvé toutes les personnes qui devaient mourir, Fred compris.

— Je ne peux pas m'empêcher de m'inquiéter ! insista Lucie.

— Ça te perturbe de ne pas pouvoir tout contrôler ? taquina George.

— Je ne contrôle pas tout, nuança-t-elle. Mais j'aime savoir que les choses vont bien se passer. Pour Éloïse, je ne vois rien. Je ne sais pas si elle va faire des études, si elle va avoir une carrière, si elle va tomber amoureuse ou non...

— Bienvenue chez le commun des mortels, annonça Fred sombrement mais toujours un sourire au coin des lèvres.

— On devrait faire quelque chose ! leur intima-t-elle.

— Ou on pourrait simplement profiter du paysage... proposa George en regardant au loin.

Fred et Lucie suivirent son regard et tous trois s'arrêtèrent de parler pendant un moment. Le soleil commençait à se coucher à l'horizon. Derrière les nuages, il avait donné au ciel une jolie couleur rosée et orangée.

Les montagnes étaient éclairées de cette douce lumière ainsi que le chemin qui leur restait à parcourir. Les longues murailles de Chine.

Depuis ce matin, ils avaient effectué une belle trotte mais ils leur restaient tellement à faire. Ils allaient devoir revenir un autre jour, d'autant que certaines sections n'étaient pas accessibles au public. Et d'autant plus que, encore une fois, ils étaient partis de Poudlard sans l'accord de leurs professeurs, et encore moins avec celui de leurs parents...

— Est-ce qu'on est arrivé à la photo que t'as envoyée Aissy ? s'intéressa Fred.

Lucie regarda attentivement le paysage en y superposant l'image que lui avait envoyé leur fille à la suite de ses propres voyages. Fred ne se lassait pas d'écouter des anecdotes sur Aisline. Après que Lucie lui ait récitée de mémoire la lettre de son voyage en Chine, il avait eu envie de voir ce qu'elle avait vu.

— Pas encore, mais je crois qu'on y est presque. Il faisait jour quand elle a pris sa photo.

— Alors on doit accélérer ! conclut George en s'y mettant immédiatement.

Il n'y avait pas beaucoup de touristes aujourd'hui sur cette section. Certes, ils avaient croisé quelques personnes mais pas l'attroupement qu'ils avaient prévu. Partir au beau milieu de la semaine avait des avantages et ils pouvaient remercier Remus pour avoir annulé son cours et Flitwick pour être malade depuis plus d'une semaine.

— Là ! fit-elle en se stoppant d'un seul coup.

Ils manquèrent de se rentrer dedans mais évitèrent la catastrophe de peu.

C'était les mêmes montagnes, les mêmes pierres et les mêmes dalles que ce que Lucie avait pu voir. Elle indiqua à Fred l'endroit où Aisline se trouvait et la pose qu'elle avait prise.

Normalement, elle aurait pu lui montrer le souvenir dans sa tête. Seulement, pour une raison qu'elle ignorait, cela ne fonctionnait pas pour les moments qui concernaient cette autre vie.

Fred ne prononça pas une parole, se contentant de s'imprégner du lieu. Lucie craignait constamment qu'il se sente mal à propos de l'annonce de la mort de son autre lui. Ils en avaient parlé longuement pendant l'un de ses réveils nocturnes. Fred et George en avaient discuté également rien que tous les deux. Puis ensemble à eux trois. Il leur avait assuré que ça ne le dérangeait pas.

— Elle a dû trouver ça très beau...

— Elle a adoré, confirma Lucie. C'était son endroit préféré de leur voyage, Teddy lui a promis qu'ils y retourneraient.

— Et bien on y retournera avec elle quand elle sera là dans cinq ans et onze mois, déclara George.

Il avait commencé à faire le décompte des jours restant avant la naissance d'Aisline. Il s'en servait tout le temps pour leur rappeler l'inévitable vérité. Cela avait quelque chose d'angoissant. Cinq ans ce n'était pas si loin.

Lucie n'avait pas peur d'être une maman, elle s'y voyait bien contrairement à l'autre elle. En même temps, elle savait qu'elle ne s'en était pas trop mal tirée. Les débuts avaient été compliqué mais il y avait des circonstances atténuantes qui ne se reproduiraient pas dans ce monde.

Et Fred aurait été un bon papa. Dans la boutique, il allait toujours donner le sourire aux enfants.

— Tu sais pour ta sœur... fit-il pensif. Peut-être qu'on devrait y mettre notre contribution là aussi.

— C'est-à-dire ?

— Tu veux l'enfermer dans une salle de classe ? pétilla George automatiquement.

— On risquerait de la traumatiser à vie, refusa-t-il amusé. Non, je pensais plutôt à Ginny... puisqu'elles sont seules toutes les deux...

— Autant les réunir ! acheva Lucie les yeux brillants d'excitation.

Il était brillant, tellement brillant ! Elle se jeta dans ses bras pour l'embrasser et il lui retourna son baiser

— Je t'aime tellement ! déclara-t-elle lorsqu'ils se séparèrent.

— Moi, aussi je t'aime tellement ! 



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oups oups oups, je suis carrément en retard dans la publication...Me pardonneriez-vous ? 


Bonne lecture !

Le Pouvoir Solitaire, Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant