Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 51 pdv Fred

Quand Fred se réveilla au milieu de la nuit, Lucie n'était déjà plus dans ses bras. Non, elle était par terre, dans un coin de la pièce, et pleurait en silence.

Il ne lui en fallut pas plus pour se lever immédiatement et la rejoindre.

— Luce, murmura-t-il tout bas. Luce, tu m'entends ?

Parfois, elle avait besoin d'un temps d'adaptation avant d'interagir avec la réalité. Mais elle secoua la tête pour acquiescer.

— Tu m'as fait peur... je ne t'ai pas entendu te réveiller...

— Cette fois-ci j'ai rêvé en silence... confia-t-elle d'une toute petite voix.

Fred analysa la situation. Recroquevillée sur elle-même, il aurait pu facilement la transporter de nouveau dans son lit. Mais il doutait qu'elle ait envie de se rendormir après ça. Donc il rapporta la couverture et s'assit à côté d'elle pour s'en couvrir tous les deux. Elle reposa sa tête sur son épaule en se blottissant contre lui.

— Tu veux m'en parler ou je dois poser la question ? glissa-t-il tout bas.

Il l'a sentie sourire contre lui et se ragaillardi. C'était bon signe.

— C'est amusant, déclara-t-elle, l'autre toi aussi posait toujours des questions...

— Que veux-tu, je suis curieux de nature ! pérora-t-il.

Cette fois-ci, il l'entendit distinctement pousser un doux petit rire.

— Dis-moi, comment faisait mon autre moi pour avoir la réponse aux questions qu'il te posait, j'ai diablement besoin de conseil...

De nouveau, il la sentit sourire. Comme il aurait aimé être dans sa tête et pouvoir voir ce qu'elle voyait.

— Je ne répondais pas toujours à ses questions et il n'était pas très content non plus. On s'est même disputé à ce propos...

— Et alors qui a gagné la dispute ? s'enquit-il intrigué.

— Il ne s'agit pas vraiment de gagner une dispute, hésita-t-elle.

— Donc c'est moi ! pérora-t-il joyeusement. J'ai toujours raison de toute façon...

— Pas toujours ! refusa-t-elle d'admettre en se renfrognant. Mais je devais te protéger du seigneur des ténèbres alors je n'avais pas complètement tort.

Il acquiesça en réfléchissant. Lentement, il se mit à caresser le dos de sa main.

— Mais, dans ce monde, Voldemort n'est plus là... fit-il remarquer à juste titre.

— C'est exact...

— Alors de quoi est-ce que tu me protèges exactement ?

Elle resta silencieuse pendant un long moment, si bien qu'il crut qu'elle s'était endormie.

— De toi-même, souffla-t-elle finalement.

Hum hum. Voilà qui pouvait donner matière à réflexion. Qu'est-ce que son autre lui avait bien pu faire dans cette vie ?

— Je n'arriverai pas à me rendormir, finit-elle par admettre. Je pense que je vais aller faire un tour à la bibliothèque...

— Beauxbâtons ou Poudlard ? s'enquit-il.

— Je... je ne sais pas... peut-être un peu les deux.

D'après l'horloge, il restait une petite heure avant leur moment de réveil habituel. Elle aurait un peu d'avance sur les autres élèves mais il est vrai qu'elle ne pourrait pas se rendormir.