Chapitre 22 rdv Charlie Weasley

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La première fois que Charlie avait su qu'il se trouverait à l'école en même temps que ces deux petits frères, il avait été ravi. En toute logique, ça aurait été à son tour d'être le plus grand et de montrer l'exemple comme Bill l'avait fait pour Percy et lui.

Maintenant tout ce qu'il avait envie de dire c'est : plus jamais. PLUS JAMAIS.

Malheureusement pour lui, Charlie avait encore un an à vivre avec eux. Un an qu'il allait sans doute passer à les suivre à la trace. Chaque frasque, chaque vase brisé, chaque hurlement était un indice qui le menait jusqu'aux coupables.

Cette fois-ci, il arrivait encore une fois trop tard et les trouva à l'infirmerie, un bandage sur la tête de chacun. On lui avait dit que ses frères avaient été retrouvé inconscient au beau milieu d'un couloir, la tête en sang. Les connaissant, ils ne devaient leur état qu'à eux-mêmes.

— Mais qu'est-ce qui s'est encore passé ? s'horrifia-t-il à moitié en colère et à moitié inquiet.

— C'est une longue histoire, commença George.

— Une très longue histoire, précisa Fred en soufflant.

— Eh bien j'ai tout mon temps ! tiqua-t-il en se plaçant face à eux.

Toute trace d'inquiétude avait déserté son visage désormais, ne laissant place qu'à une familière irritation. Comment Bill avait fait pour être le grand frère ? La réponse était simple, il n'avait pas eu en charge les deux petites teignes.

— Oh... tu sais... Les tenants et les aboutissants de cette affaire demeurent assez flous... fit Fred en fronçant les sourcils.

— Plutôt obscurs, corrigea George avec implication.

— En résumé...

— On s'est pris un caillou sur la tête.

— Tous les deux ? relava Charlie avec sarcasme.

Il en avait marre, vraiment marre de leurs excuses à deux balles. On aurait dit qu'ils ne prenaient jamais rien sérieusement.

— Il y avait même peut-être plusieurs pierres...

— Peut-être même que c'était un éboulement, conclut George les yeux plissés en regardant ses mains avec ébahissement.

— Ça tombait de partout ! s'amusa Fred en fixant le plafond.

D'ordinaire, leurs discours étaient toujours incohérents et décousus mais il y avait un petit quelque chose en plus dans leurs regards et dans leur façon de parler qui fit craindre à Charlie une éventuelle commotion cérébrale.

— Où est l'infirmière ? s'interrogea-t-il en regardant à droite et à gauche.

— Partie...

— Reviendra plus, s'amusa George en se rallongeant dans son lit prêt à s'endormir.

— Bobo la tête, renchérit Fred en faisant comme lui.

De vraies enfants. Si maman était là, ils se lamenteraient encore plus pour avoir droit à des avantages. Ils avaient toujours fait comme ça.

— Et donc ? Comment vous vous êtes retrouvé dans cette situation ? demanda-t-il encore une fois.

— On était juste en plein exploration... grommela George agacé.

— Eh bien c'est dommage que Lucie n'ait pas été avec vous ! commenta Charlie toujours un peu énervé. Elle n'aurait pas pu vous dissuader de faire des bêtises mais au moins elle vous aurait évité d'être blessé !

Le Pouvoir Solitaire, Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant