Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 20 pdv Lucie

Leur première recherche fut décevante. Terriblement décevante. Tout ce qu'ils trouvèrent dans le bureau de son oncle avait pour sujet son cours de défense contre les forces du mal.

Comment effrayer un épouvantard ? Invasion de lutin de Cornouailles. Lutter contre l'attraction de la Lune. Rencontre avec un vampire, se défendre ou attaquer ? Se protéger d'un loup-garou. Autant de livres aux sujets aussi divers que les cours qu'il proposait à ses élèves.

Il y avait des piles et des piles de livres entassés dans plusieurs coins mais le rangement de son oncle était tellement méticuleux qu'il aurait pu remarquer leur intrusion. Ils se devaient de faire attention. Ils avaient essayé de tout laisser en place mais ils avaient dû louper quelque chose parce qu'au petit déjeuner, elle se retrouva face à un regard réprobateur.

Ils étaient en train de manger le gâteau au chocolat qu'elle leur avait fait en se réveillant, insouciant du danger qui les attendait. Son ombre était apparu sur la table, juste derrière Lucie, faisant taire tous les élèves alentours.

La jeune Sol s'était retournée avec crainte, sentant bien que ça la concernait. Il arborait son air de remontrance, celui qu'il réservait d'ordinaire aux élèves dissipés.

— Mlle Potter, commença Remus cérémonieusement et sans aucune chaleur, dès que vous aurez fini votre repas, je vous attendrai dans mon bureau.

Il s'en alla sans attendre de réponse, laissant planer un gros silence.

— C'est la première fois que je le vois comme ça, remarqua Angelina ébahie.

— Qu'est-ce que tu as encore fait ? rabroua Alicia.

— Qu'est-ce que vous avez encore fait... corrigea Angelina sans aucune surprise.

— Il n'a pas pu s'en rendre compte, objecta Lucie en secouant la tête de droite à gauche, on a fait super gaffe.

— Surtout qu'il n'y a que toi qu'il foudroyait du regard, ajouta George avec bonne humeur.

Pour une fois qu'ils n'étaient pas visés par la fureur d'un professeur !

Ça ne plaisait pas à Lucie, pas du tout. Remus était le plus gentil des oncles et elle n'avait encore jamais vu autant de ressentiment à son encontre. Distraite, elle toucha à peine à la fin de son assiette et le moment de la confrontation arriva bien assez vite.

— Bonne chance ! lui souhaita George comme si elle partait au front.

Elle lui tira la langue.

Pour une fois, elle prit le temps d'atterrir devant son bureau et non pas directement à l'intérieur. Cela adoucira sans doute la mauvaise humeur de son oncle.

— Entre, Lucie ! cria-t-il à l'intérieur sans même qu'elle n'ait à toquer.

Le ton n'était ni encourageant, ni chaleureux, mais, surtout, comment avait-il pu savoir qu'elle était là ?

Avec prudence, elle entra dans la pièce et le trouva négligemment appuyé contre un mur de la pièce. S'il n'était pas derrière son bureau, c'était déjà un bon point.

— Comment ça va, tonton ? lança-t-elle avec innocence.

— Tu veux vraiment jouer la carte de la famille ? s'amusa-t-il.

Son petit sourire eut au moins pour bénéfice d'alléger l'atmosphère.

— Si tu joues celle du prof... laissa-t-elle sous-entendre.

— Avec une nièce qui s'obstine à enfreindre le règlement... poursuivit-t-il sur le même ton. Dis-moi, savais-tu que nos bureaux, à moi, ton parrain et ta marraine, étaient équipés de système de surveillance mis en place par ton professeur de Beauxbâtons ?