Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 37 pdv Eloïse

Tout s'enchaina très rapidement. Les photos. La presse. Les lettres qu'elle reçut d'à peu près tous les gens de sa famille. Plus la famille de Ginny, ceux qu'elle connaissait en tout cas. Encore des interviews, des tas d'interviews.

Si Eloïse voulait du travail pour occuper son esprit, elle était servie. Un peu trop même. La délégation était même obligée de lui venir en aide, de la sauver aussi parfois quand les journalistes se trouvaient trop insistants.

Elle ne pouvait pas dire qu'elle regrettait, elle s'était quand même inscrite en toute connaissance de cause. Mais elle était exténuée, tant moralement que physiquement. Alors que la première épreuve n'était même pas encore arrivée.

Heureusement, elle avait un conseillé de choix qui était passé par les même épreuves qu'elle. Dumbledore ne parlait pas avec elle, ils voulaient respecter les règles du tournois lui interdisant d'intervenir. Mais Cédric n'était pas soumis à ce règlement pour son plus grand soulagement.

— C'est normal que tu angoisses, la rassurait Cédric. Tu te souviens comme je n'arrivais même pas à dormir la semaine juste avant la première tâche ?

— Il faut que je demande une potion à l'infirmerie, conclut-elle dépitée.

Elle avait besoin de sommeil pour rester pleinement concentrée, c'était crucial. Le Tournois était bien trop dangereux pour qu'elle se permette de manquer ça. Malheureusement, son cauchemar ne la laisserait pas tranquille.

Ils s'étaient retrouvés dans une des salles de classe du château. Ils en mettaient une à disposition de chaque champion. Chacun sur une chaise de la classe. Eloïse tentait d'apprendre quelques formules supplémentaires qui pourraient lui servir.

— Et si je n'étais pas à la hauteur ? s'horrifia-t-elle en tournant une page de plus sans la lire.

Il n'y avait qu'avec Cédric qu'elle pouvait montrer ses craintes. Elle se sentait bien trop redevable envers les autres pour montrer ses faiblesses. Après tout, c'est elle qui avait été choisie. Elle arrivait à en parler un peu avec Ginny mais pas autant que ce qu'elle aurait voulu.

— J'ai peur que Ginny m'en veuille si je ne suis pas la gagnante. J'étais presque certaine qu'elle avait plus de chance que moi, souffla-t-elle tout doucement.

Cédric lui offrit un sourire compatissant.

— Vous aviez tous vos chances d'être sélectionné, commença-t-il. Les professeurs de Poudlard on choisit cette délégation pour vos capacités et ils ont eu un bon jugement. Je pense que Ginny ne t'en voudras jamais de gagner ou de perdre et qu'elle te soutiendra jusqu'au bout. C'est ta meilleure amie, après tout.

Drago était son petit ami et ça ne l'avait pas empêché de partir.

— Merci, Cédric, murmura-t-elle au bout d'un silence.

— De quoi ? De t'encourager ? s'amusa-t-il. Je n'ai pas grand-chose à faire tant que les tâches n'ont pas commencé.

— Non, de ne pas avoir posé la question, rétorqua-t-elle dans un demi-sourire.

— Quelle question ? s'étonna-t-il.

— Tu sais forcément... sinon tu aurais prononcé son nom au moins une fois depuis qu'on s'est revu.

— Oh, comprit-il en se redressant, cette question-là... Je me suis dit que tu avais dû assez en parler.

— Tu n'imagines pas à quel point, railla-t-elle amère.

Elle avait arrêté de compter le nombre de personne qui lui avait demandé si l'article était vrai.

— De ce que j'en sais, l'article dit la vérité, déclara-t-elle. Je n'ai pas vu Drago depuis son départ de Poudlard et il ne s'est pas donné la peine de m'expliquer, alors...