Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 33 pdv Fred Weasley

— Ce n'est même pas drôle que tu partes sans nous ! bouda-il pour la énième fois.

— C'est un voyage réservé aux septièmes années et à ceux qui sont en avance... expliqua-t-elle.

Jamais il n'avait autant regretté de ne pas avoir travaillé plus. Il aurait dû écouter ses parents quand ils lui avaient assuré que les études étaient importantes. Maintenant, Lucie partait sans eux.

— Et ça ne dure que trois semaines, poursuivit Lucie.

— Trois semaines de trop, si tu veux mon avis, grommela George.

Bien dit frangin !

Eux qui pensaient que cette troisième année allait être la meilleure ! Voilà qu'à peine arrivée, elle repartait ailleurs. Déjà qu'ils n'avaient pas passé leur vacance d'été ensemble puisque Lucie était partie en Australie sans eux ! Ils avaient raté le plus grand match de tous les temps d'après les journaux...

Fred devait le reconnaître, Lucie ne s'intéressait pas une seule seconde à lui. Sinon, elle n'aurait pas manqué de le leur proposer en priorité. La coupe du monde de Quidditch, ce n'était pas rien !

— Et tu ne pourras même pas faire des allers-retours pour revenir nous voir ! s'écœura-t-il.

Elle leur avait raconté comment elle s'était sentie mal après avoir ouvert toutes ces portes vers l'Australie et ils n'allaient pas lui faire courir de risque.

— On pourra toujours s'écrire des lettres ! Vous me direz toutes les bêtises que vous avez fait et je vous parlerai de ce que j'ai appris !

— Ce n'est pas drôle de raconter une blague une fois qu'elle s'est produite, bouda-t-il.

— Tu nous gâches tout le plaisir, reprocha George.

Le ton et le visage accusateur de son frère le fit sourire. Aucune chance de la faire changer d'avis. Ils avaient essayé de l'attendrir, de la prendre en pitié, de lui faire regretter, rien n'y faisait.

— Si tu pars, on ne t'adressera plus jamais la parole ! menaça George en essayant la dernière carte qu'ils leur restaient.

C'était tellement improbable que Fred ne put s'empêcher d'éclater de rire. Rapidement suivit par les deux autres. Aucun d'eux ne pouvaient y croire sérieusement.

Les jumeaux l'observèrent donc terminer sa valise avec soin en ajoutant leur touche personnelle dès qu'elle avait le dos tourné. En dépliant un vêtement qu'elle avait soigneusement plié, en en remplaçant par un des leurs, en griffonnant d'encre les pages du livre qu'elle comptait emporter.

Décidemment, elle n'avait aucun remord à partir loin, vu son empressement à quelques minutes de son départ.

Puis, ils l'aidèrent pour transporter sa malle jusqu'au grand hall où Harry, son petit frère, l'attendait pour lui dire au revoir. Elle lui parla à peine et se contenta de lui faire un bisou sur la tête.

— Quelle sœur indigne ! fit George quand elle les rejoignit.

— Tu pars l'année où ton frère arrive à Poudlard, qui pourrait faire ça ?

— Rappelez-moi où est Ron ? demanda-t-elle avec ironie.

— Qui ? rétorquèrent-ils en parfaite synchronisation.

Fière de leur réponse respective, ils se tapèrent dans les mains et Lucie souffla d'exaspération.

— Allez... tu ne vas pas nous dire que ce n'était pas drôle ?