Chapitre 9

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C'était une bonne idée. Une idée folle mais une bonne idée tout de même. N'est-ce pas ? Lily n'en était plus très sure maintenant qu'elle se trouvait sur le pas de la porte. Pourtant, elle refoula ses craintes et toqua à trois reprises.

Impossible de faire machine arrière maintenant. Elle entendit des pas descendre les escaliers et une silhouette menue ouvrit la porte.

— C'est... commença Pétunia avant de s'arrêter, Oh...

— Bonsoir, Tunie...

Sa sœur regarda à droite et à gauche, derrière elle, l'air mauvais.

— Qu'est-ce que tu fais ici, Lily ?

— J'ai... j'ai besoin d'aide...

Après une longue minute de délibération et sans doute à contrecœur, Pétunia entrouvrit la porte pour la laisser passer.

— Tu as de la chance que Vernon ne soit pas là, déclara-t-elle, il est parti chez sa sœur avec Dudley. Autrement...

— Je sais, je suis désolée, s'attrista Lily.

Elle n'aimait pas voir sa sœur, sa grande sœur, avoir d'aussi mauvaises pensées envers elle. Lily aurait préféré démarrer sur une conversation plus agréable alors elle retarda sa demande.

— Comment va Dudley ?

— C'est déjà un grand garçon, il sera robuste ! s'émerveilla-t-elle les yeux pétillants. Et... les tiens ?

Lily devina qu'elle ne se souvenait pas de leur nom ce qui l'attrista davantage.

— Harry et Eloïse grandissent vite, expliqua-t-elle sans le montrer, ils sont déjà en avance pour leur âge, Lucie leur montre un bon exemple.

Elle donnait parfois l'impression d'avoir dix ans d'avance sur eux.

— C'est pour Lucie que je suis là... confia-t-elle doucement. Elle est...malade...

— Qu'est-ce que je pourrais y faire ? bafouilla-t-elle avec moins d'assurance. Vous devez avoir des tas de sorts ou je ne sais quoi pour régler ça...

— La médecine magique ne peut pas y remédier, déclara-t-elle au bord des larmes. On pensait que ça avait marché mais ce n'est pas le cas, rien ne fonctionne. Elle fait toujours des cauchemars horribles. Elle a l'air d'aller mieux mais non, je le sens, ma petite Lucie souffre.

Pétunia la regarda peinée, sans savoir quoi dire.

— Tu es maman comme moi, Tunie, et s'il arrivait malheurs à Dudley je suis sûre que tu feras tout pour l'aider. Si tu veux bien de l'aide de la magie, je ferais moi aussi tout mon possible mais là, c'est moi qui ai besoin de toi.

— Tu dis qu'elle fait des cauchemars ? enchaina Pétunia d'une petite voix.

— Toutes les nuits...

Sans arrêt. Même depuis la prise de la potion d'oubli. Charles disait que ses progrès était également trop rapide, qu'elle réussissait tout du premier coup, comme si elle avait déjà tout fait. Lily ne savait plus ce qu'elle devait faire. Le monde moldu était sa dernière option.

— J'ai une amie, un peu... enfin, tu vois...

Elle désigna sa sœur d'un geste vague, l'air de dire, un peu comme toi. Anormal.

— Elle avait des nuits agitées alors elle est allée voir une espèce de charlatan, un magnétiseur, corrigea-t-elle sans y croire, maintenant, elle dort mieux. Je ne sais pas si ça pourrait aider ta fille, mais...

Le Pouvoir Solitaire, Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant