Chapitre 30 pdv Lucie

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Lucie dû convenir que Charlie était de bon conseil, comme de coutume, mais elle ne put se résoudre totalement à l'écouter. Les mots qu'elle lisait et le sens qui les accompagnait étaient bien trop difficile à suivre.

Chaque soir, elle faisait une nouvelle tentative. Quelques lignes. Mais elle finissait toujours par refermer le journal.

Les pensées qui tournaient dans sa tête durant toute sa grossesse étaient retranscrites avec tellement de fidélité qu'elle avait l'impression de les vivre en direct. Le problème, c'était que chaque ligne restait gravée dans sa mémoire, pour toujours.

Pour se convaincre que rien de tout cela n'était vrai, elle se rendait toujours dans le dortoir des jumeaux après sa lecture. Juste pour regarder Fred dormir.

— T'as une sale tête, fit remarquer George au petit déjeuner.

Après une nouvelle nuit blanche, il ne pouvait guère en être autrement.

— J'adore tes compliments, George, ils me font toujours chaud au cœur, grommela-t-elle à demi avachis sur la table.

— Tout le plaisir est pour moi, n'hésites pas à demander quand tu en veux d'autres. J'ai des tas de choses à dire sur tes cheveux mal coiffés, déclara-il en mordant dans un petit pain.

— T'as pas vu les tiens, rétorqua Angelina moqueuse.

— Toi, je te déteste, fit-il en lui tirant la langue.

Elle fit de même en retour et Lucie ne put s'empêcher de rire. S'ils savaient ce qui les attendait plus tard. Peut-être qu'ils réagiraient différemment, ou peut-être qu'ils seraient encore pires.

— Tiens, intervint Fred en lui tendant un verre de jus de citrouille.

Il lui demanda d'un mouvement de lèvres si tout allait bien et elle lui répondit en hochant la tête. Fred était comme l'autre, prévenant et attentionné. Seulement, celui-ci ne voulait pas être son copain et l'autre était mort. Pourtant, il était sur son bras et pour toujours d'après ce qu'on lui avait dit. Quelqu'un avait dû se tromper quelque part.

— J'ai envoyé une lettre à mes parents pour leur dire que je mangeais à la maison à midi, leur apprit-elle.

Elle ne l'avait pas prévu mais elle en avait ressenti le besoin cette nuit. Sa famille lui manquait mais surtout sa mère. Dans le journal, l'autre Lucie avait dû se débrouiller toute seule dans une étape de sa vie où elle aurait bien aimé avoir une maman, à défaut d'avoir un compagnon...

— Essaie de ne pas arriver en retard au cours de cet aprèm, se moqua Angelina au souvenir de sa dernière escapade.

Son père faisait un gâteau la dernière fois qu'elle était passé les voir. Naturellement, elle avait tenu à rester jusqu'à ce qu'elle puisse le déguster et de fil en aiguille...

— Elle n'a pas besoin d'assister aux cours de toute façon ! s'amusa Fred.

— Miss Potter, le prodige de la magie, ajouta George moqueur. Même pas besoin d'écouter les professeurs, siffla-t-il sur un air de reproche.

— JA.LOUX, déclara Lucie en détachant chaque syllabe.

— Non, même pas vrai, mais tu pourrais partager quand même ! s'emporta-t-il boudeur.

— Si tu restes sage pendant une semaine, je veux bien l'envisager... déclara-t-elle.

— Tous les deux ! corrigea Angelina en les pointant du doigt tour à tour. Sinon ça n'aura aucun sens !

Le Pouvoir Solitaire, Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant