Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 46 pdv Fred

Fred était le plus heureux des hommes. Il exultait de bonheur, littéralement. Davantage que son frère, qui était pourtant en train de passer un bon moment en compagnie d'Angelina.

— Il faut qu'on révise le prochain cours de Severus, lui apprit Lucie. C'est un sujet que nous aurons pour nos prochains examens.

— D'accord !

Lucie l'observa, elle devait être suspicieuse. En même temps, il n'aurait probablement jamais dit oui du premier coup pour une séance de révision. Même si cette séance lui permettait d'être seul avec Lucie pendant une heure entière.

Lucie allait beaucoup mieux depuis quelques semaines. Ses cauchemars avaient cessé d'être trop virulent, ou alors elle avait commencé à s'habituer, ou alors le fait de dormir ensemble atténuait vraiment les symptômes. Fred aimait particulièrement la troisième option même si c'était hyper gênant mais peu importe. Ils dormaient ensemble toutes les nuits.

Seul Lee, George et Charlie étaient au courant. La conversation qu'il avait eu avec son parrain la première fois lui avait suffi. Il ne voulait plus jamais recevoir de sermon de la part d'un adulte, surtout qu'ils ne faisaient que dormir.

Et le voyage avait été splendide. Rien que tous les deux, avec son frère en plus. Il avait même réussi à lui dire ses sentiments ! George avait dit qu'elle ne l'avait pas pris comme une déclaration mais peu importe, aujourd'hui serait la bonne. Il allait tout lui dire.

Au moins, ils passaient beaucoup plus de temps ensemble maintenant. Surtout depuis que son frère sortait avec Angelina. Ils se retrouvaient souvent tous les quatre mais progressivement Lucie et lui se mettait à l'écart pour leur laisser du temps à deux. Donc ils avaient du temps à deux eux aussi.

Rien qu'aujourd'hui, Angelina avait trainé son petit copain auprès du lac après leur entrainement de Quidditch. Donc, Fred et Lucie se retrouvaient à retourner au dortoir tout seul, collé l'un à l'autre dans le couloir. Pour un peu, il pourrait presque lui donner la main.

— Je t'interrogerai sur les dates dans le dortoir.

— Pas de soucis, sourit-il.

Son approbation surpris Lucie qui commença à soupçonner quelque chose.

— Qu'est-ce qui te rends aussi joyeux ? s'étonna-t-elle après l'avoir observé un instant.

Il sautillait littéralement sur place en avançant dans les couloirs, souriant auprès de tous ceux qu'ils croisaient.

— N'importe qui serait joyeux le jour de la saint-Valentin ! s'exclama-t-il le sourire aux lèvres.

— Toi ? tu aimes la saint-Valentin ? fit-elle sceptique.

— Des chocolats gratuits, des déclarations d'amour au détour de tous les couloirs... une bonne journée en perspective.

Une journée entière avec elle, se retint-il de dire. Une journée pour se déclarer.

Lucie fronça les sourcils et la joie de Fred se fit d'autant plus grande. Qu'est-ce qu'il aimait parvenir à la dérouter. Il n'avait que rarement l'occasion de le faire.

— Eh bien ne compte pas sur moi pour regarder toutes ces demoiselles te déclarer leur flamme ! asséna-t-elle dans un claquement de langue réprobateur.

Jalouse, sans doute. Il aurait pu en mettre sa main à couper. Lucie était jalouse. Pour la première fois depuis longtemps, Fred se mit à espérer. Peut-être était-il possible qu'elle ressente la même chose que lui et que ce que disait son frère était vrai.

— Pourquoi ? Tu n'en as pas reçu toi ? s'attrista-t-il faussement peiné.

Elle le foudroya du regard et continua d'avancer dans le couloir. Il dû accélérer le pas pour se remettre à sa hauteur, en se retenant de sourire davantage (si c'était encore possible).