Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 42 Fred Weasley

George, à défaut de l'avoir laissé venir, lui avait raconté tout ce qu'ils s'étaient dit avec Lucie. Puis, celle-ci le lui avait répété le soir, quand ils s'étaient retrouvés dans la salle commune.

Elle leur avait demander de ne pas la laisser dormir. Lucie s'était laissée surprendre par ses cauchemars et ne comptait pas revivre ça à nouveau.

— Il faudra bien que tu dormes à un moment ou un autre, fit remarquer George peu convaincu par le plan.

— Je suis allée chercher une potion dans la réserve de mon parrain, elle est censée me tenir éveillée.

Fred attrapa la bouteille qu'elle leur montrait et lut la liste des ingrédients. Rien qu'il ne connaissait, que des noms bizarres qu'il ne reconnaissait pas, rien de ce qu'ils avaient l'habitude d'utiliser en cours, où rien de ce qu'ils utilisaient eux-mêmes à leurs heures perdues.

— Ça pourrait être risqué pour toi, pensa-t-il tout haut. Comment tu vas y réagir ?

— C'est juste une potion pour ne pas dormir...

— Oui sauf que la dernière fois c'était juste une potion hilarante et tu as ri pendant des jours, railla George.

— C'est très dangereux de ne pas dormir, poursuivit-il.

— Mais je ne veux pas que ça recommence, lança-t-elle catégorique. Je ne veux plus jamais rêver.

Et la potion de sommeil sans rêve ne marchait pas. Elle l'avait suffisamment testé dans son enfance. Ils réussirent quand même à la convaincre de ne pas en boire. D'attendre quelques jours, voir si leur plan fonctionnait.

Après deux heures, il devint évident que Lucie ne tiendrait jamais jusqu'à l'aube ou bien elle allait s'endormir en classe, voire même au petit déjeuner. Tous leurs efforts seraient vains si elle s'endormait en journée. Vu ses cernes, la nuit d'avant avait dû être rude, donc elle manquait de sommeil.

— On pourrait te réveiller si on voit que tu commences à en faire, suggéra George après un bâillement.

— On ferait des tours de gardes, proposa-t-il à sa suite. Pour être sûr qu'on ne s'endorme pas nous aussi.

Il pourrait sacrifier ses nuits si elle le lui demandait.

— Vous promettez de me réveiller ? supplia-t-elle les lèvres tremblantes.

— Bien sûr !

— On a toujours été là après tes cauchemars.

— Soyez là avant, implora-t-elle.

Elle semblait terrorisée et ils le lui promirent sans discuter, non sans échanger un regard inquiet au préalable. En quelques minutes, Lucie tomba dans les bras de Morphée.

— Elle dort ? demanda George en murmurant.

— Oui, approuva-t-il sur le même ton.

— Il est temps de parler de choses sérieuses, déclara George sombrement.

Il avait l'air parfaitement éveillé contrairement à lui, aussi il ne comprit pas immédiatement où il voulait en venir.

— Je te propose ceci : elle fait son cauchemar, tu viens la réveiller tel un chevalier servant sur son balai volant, elle est tellement reconnaissante qu'elle te tombe dans les bras, là, je mets une petite musique d'ambiance, tu poses un genou à terre et tu lui dis « Luce, je t'aime ».

George étendit les bras des deux côtés, attendant les acclamations d'un public en délire qui n'existait pas. A la place, il reçut un coussin de son frère, en plein milieu de la tête.