Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 38 pdv Lucie

Lucie s'en était trop voulue d'avoir choisie de partir la première année de son frère à Poudlard. Elle aurait dû être là pour le guider au travers du château, lui montrer ses premiers passages secrets et l'inviter à ses leçons de Quidditch. Elle devait être honnête, à la seconde où le choixpeau avait dit « Serpentard », elle avait su que l'aventure serait compromise.

Seulement, son petit voyage avait marqué un trait définitif sur ses chances potentielles.

A son retour, Harry était devenu complètement autonome et à fond dans son rôle de petit serpent. Trop fier pour parler publiquement avec sa grande sœur, elle devait l'aborder en cachette des autres élèves si elle espérait avoir une conversation normale.

A chaque fois, Harry ne s'attardait pas et se dépêchait de rejoindre son ami Drago avec qui il avait échangé quelques lettres cet été. Lucie ne savait pas trop quoi en penser. Les Malfoy n'étaient pas vraiment les sorciers les plus fréquentables du monde magique mais Drago pouvait toujours échapper à la règle... n'est-ce pas ?

Elle allait surveiller tout ça de près.

— Tu devrais arrêter de le regarder, intervint George en la surprenant. On dirait que tu as envie de l'étrangler.

— Quoi ? non, enfin ! Je m'inquiète, c'est tout. Un Serpentard dans la famille...

— C'est presque un déshonneur, compléta George sur un ton horrifié.

— J'allais dire que c'était bizarre, simplement. Être un Serpentard n'est pas une honte, je te signale, sermonna-t-elle gentiment.

— Oui, bien sûr, c'est évident, approuva-t-il.

Lucie voyait bien qu'il le disait pour lui faire plaisir mais tant pis. Elle aurait tout son temps pour le convaincre.

— Mais il est plus distant que début Septembre, insista-t-elle. C'est vrai quoi ! On avait fait une partie de Quidditch la veille de la rentrée et il avait même pleuré en partant de la maison pour aller au train ! On aurait dit qu'il n'allait jamais lâcher Éloïse !

— Arrête de chercher des problèmes là où il n'y en a pas ! Rappelle-toi qui est allée jouer avec son frère et sa sœur le jour de la rentrée ?

— Je n'avais pas d'ami à l'époque.

— Et tu nous as trouvé nous, intervint Fred théâtralement.

— Poudlard est devenu un paradis sur terre, reprit George sur le même ton.

— Que tu ne souhaiterais jamais quitter.

— Si tu avais eu une grande sœur ou un grand frère à cette époque, tu l'aurais royalement ignoré ! releva George en croyant avoir le dernier mot.

Il avait raison seulement Lucie n'aimait pas le laisser gagner.

— J'avais Charlie, ce qui équivaut à un grand frère. Au meilleur de tous les temps même.

— Il ne nous parait pas si parfait à nous, grommela George.

Fred acquiesça dans un haussement d'épaule.

— Je ne suis pas d'accord ! il a été génial quand j'ai eu ma gross...

Elle s'arrêta net en comprenant ce qu'elle était sur le point de dire. Sa grossesse ou plutôt celle de l'autre Lucie. C'était étrange d'avoir fait un tel lapsus alors qu'elle n'avait pas ouvert les journaux depuis plusieurs mois.

— Ta grosse quoi ? insista Fred.

— Ma grosse... affaire personnelle qui ne concerne que moi. Moi et mon grand frère, termina-t-elle dans un sourire joyeusement effronté.