Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 27 pdv Lucie

L'expédition, la bibliothèque et les journaux. Lucie se souvenait de tout à l'inverse des deux Weasley. Pendant un instant, Lucie avait envisagé de leur rendre leur mémoire mais les précautions de Charles étaient fondées. Connaître l'avenir pouvait se révéler dangereux, c'était un risque qu'elle n'était pas prête à leur faire prendre.

Mais peut-être aussi qu'elle n'avait pas envie de revivre la petite scène du baiser totalement improbable.

Donc, puisqu'elle était la seule à se souvenir de tout, faire semblant de n'avoir rien vu se révélait, non pas impossible, mais particulièrement compliqué.

— Qu'est-ce qui t'arrives ? releva George après deux jours.

Il avait attendu que Fred aille chercher un livre dans leur chambre pour parler.

— Comment ? fit-elle avec innocence.

— Tu es absente depuis hier et tu nous évites, expliqua-t-il dans un haussement d'épaule.

— Je suis là avec vous, rétorqua-t-elle en tentant de paraître indifférente.

— J'avais remarqué, s'amusa-t-il, mais cette nuit on est descendu dans la salle commune et on t'a trouvé endormi sur le canapé, ce qui veut dire que tu as fait un cauchemar mais que tu n'as pas jugé utile de nous réveiller.

— Il était tard, se disculpa-t-elle.

— Ça ne t'avait jamais dérangé jusque-là, releva-t-il avec sarcasme. Ton rêve parlait de quoi ?

— Comme d'habitude, confia-t-elle lasse.

— Pourquoi tu n'es pas venu ? se peina-t-il.

Peut-être parce que son cauchemar habituel rempli de lumière verte et de morts s'était vu rajouté un bref passage sur un Fred ricanant qui ne l'aimerait jamais. La dernière chose qu'elle avait voulu c'était voir son visage.

Fred choisit ce moment pour revenir lui donnant un répit pour sa réponse. George fit comme si rien n'avait eu lieu et ils continuèrent leur programme de la matinée.

— Tu ne vas pas être en retard pour ton cours avec Charles ? releva Fred en consultant l'horloge.

— Tu devrais même déjà y être, s'intrigua George.

— J'ai décidé d'arrêter, révéla-t-elle simplement.

Il y eut un moment de silence pendant qu'ils digéraient l'information.

— Là c'est sûr que quelque chose cloche, lança Fred ébahie.

— J'ai déjà creusé la piste tout à l'heure, enchaina George en acquiesçant, elle n'a pas voulu me répondre...

— Alors c'est encore pire que ce qu'on pensait, poursuivit-il dépité.

— Elle ne dira rien, elle est bien trop fière pour ça...

— He, HO, je suis là, hein ! intervint-elle pour mettre fin au débat.

— Bah alors dit nous, s'amusèrent-ils en lui faisant un clin d'œil parfaitement synchronisé.

Lucie éclata de rire sans pouvoir se contenir. Elle les adorait, même en essayant de les éviter comme aujourd'hui elle ne pouvait pas s'empêcher de chercher leur présence. Même en sachant que Fred ne voudrait jamais être plus qu'un ami.

— Je vous adore ! déclara-t-elle en les prenant dans ses bras, les serrant aussi fort que possible.

— Elle tente une diversion, grommela George à moitié étouffé.