Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 2

1989

Une mère et ses deux enfants entrèrent dans la boutique d'antiquaire. Il n'y avait pas grand monde de ce côté-ci du chemin de traverse.

— Ne vous éloignez pas, indiqua leur maman, je n'en ai pas pour longtemps.

Ils acquiescèrent sagement.

Le plus grand entraina sa petite sœur parmi les rayonnages, sans grande conviction. Rien n'était moins intéressant que des meubles poussiéreux. La boutique la plus attirante était sans conteste celle qu'ils avaient vu en arrivant, celle sur le Quidditch. Bondé de monde, leur mère n'avait pas souhaité s'y arrêter, pour leur plus grand désespoir.

De l'autre côté du magasin, il trouva une porte qui menait directement vers l'extérieur. La boutique avait deux entrées constata-t-il avec stupéfaction. Doucement, il se glissa dans l'ouverture d'abord un pied puis, comme aucune interdiction n'arrivait, le deuxième. Il se retrouva entièrement dehors, sans surveillance et l'idée lui plaisait grandement. Rien n'était plus amusant qu'une petite aventure.

Ni une ni deux, le voilà lancé sur la grande allée. S'émerveillant de cette liberté fraichement acquise. De cette insouciante épopée. C'était prodigieusement merveilleux.

Main dans la main avec sa sœur qui ne disait mot, il en profita pour s'arrêter devant plusieurs étalages. Tout avait l'air tellement plus intéressant maintenant.

Bientôt, l'objet de tous les désirs fut en vue. Le dernier balai de Quidditch en vente. Le tout nouveau modèle. Un balai de compète ! Leur père leur en avait parlé en long, en large et en travers.

Du haut de ses 9 ans, il savait déjà tout sur ce fameux balai et sur le Quidditch en général. Avec un père poursuiveur dans l'une des plus grandes équipes d'Angleterre, Il n'y avait rien d'anormal.

Plus tard, lui aussi, il jouerait au Quidditch. Il en avait la certitude. Un grand joueur à n'en pas douter.

Mais aujourd'hui, il ne pouvait que contemplait de loin l'objet de toutes ses convoitises.

— Mon père m'en achètera un comme ça quand je serai plus grand, intervint un garçon blond à côté de lui. Il me l'a promis.

— C'est quoi ton équipe de Quidditch préféré ? s'enquit-t-il pour poursuivre la conversation avec cet enfant agréable avec qui il avait déjà un point commun.

Ils avaient la même taille mais il remarqua tout de suite sa tenue impeccable, propre et repassé. Il avait l'air d'un petit homme d'affaire parfaitement peignée.

— J'ai que des joueurs préférés, indiqua-t-il dans un haussement d'épaule. J'arrive pas à choisir une équipe en particulier. Et toi ?

Sans hésitation, il montra la banderole affichée un peu partout dans la boutique. James Potter, le meilleur attrapeur de toute la Grande Bretagne, portait fièrement les couleurs de son équipe favorite. Les Tornades de Tutshill.

— J'assiste à tous leurs matchs depuis que je suis tout petit, expliqua-t-il les yeux remplis d'admiration. Ce sont les meilleurs !

— Seulement depuis que James Potter est devenu leur poursuiveur, railla-t-il amusé. Je m'appelle Drago et toi ?

Il leva sa main devant lui en signe d'amitié.

— Harry, répondit-il en la lui serrant sans aucune hésitation.

— Et ça, c'est ? demanda-t-il en désignant la personne qui se trouvait derrière lui et qui ne cessait de les observer en silence.

— Oh, c'est mon petit canard, indiqua-t-il avant de se reprendre vivement, ma petite sœur ! c'est ma petite sœur, répéta-t-il rouge de honte.