Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 37 pdv George

— C'était tellement beaux, si vous saviez ! On a vu des paysages tellement magnifiques ! Et ils nous ont appris pleins de sortilèges ! C'était tellement bien d'étudier la magie sans baguette, ils ont une réserve de manuscrits qui remontent à l'antiquité, on peut les consulter grâce à un procédé magique pour ne pas les abimer et ensuite...

C'était comme ça depuis deux bonnes heures maintenant. Lucie leur racontait en long en large et en travers ses trois semaines qu'elle avait passé à l'école de Uagadou. Elle n'avait pas cessé de parler et semblait toujours avoir des choses à dire.

Angelina avait commencé à lui lancer des œillades d'appel à l'aide au bout de la première heure. Pour un peu, elle pourrait ressembler à leur grand tante Tessie, qui passait son temps à leur montrer des photos de ses boursouflets chaque fois qu'elle passait au Terrier. C'était certes plus intéressant, mais il n'en restait pas moins que la durée de concentration de George était dépassée d'une heure et quarante-cinq minutes. Et il avait faim.

Seul Fred restait attentif. C'était bizarre ce que l'amour était capable de vous faire faire tout de même.

— Le lundi de la deuxième semaine, poursuit Lucie dans son monologue.

Par Merlin, il lui restait encore 12 jours à raconter, il n'allait pas supporter ça, surtout pas en restant le ventre vide. Après tout, ils faisaient généralement des soirées lorsqu'il y avait quelque chose à fêter et son retour était une bonne excuse.

Il était temps de mettre un terme à cette torture.

— J'ai soif, coupa-t-il, ça vous dit qu'on aille chercher des trucs à boire ?

A sa grande surprise, Lucie acquiesça la première et avec beaucoup de reconnaissance. Rien d'étonnant après tous les mots qui étaient sortis de sa bouche en si peu de temps.

— Je viens avec toi ! se proposa Fred avec rapidité.

— J'aurai parié que tu en profiterais pour être seul avec Luce, glissa George une fois en dehors du dortoir.

Ils avaient pris la carte avec eux et ne se donnait pas la peine de se dissimuler dans leur trajet.

— Jamais je ne t'aurai fait l'affront de te laisser seul avec Angelina... même si tu commences à l'apprécier !

— Quoi ? s'offusqua George. C'est juste pour l'équipe, je ne peux pas jouer au Quidditch avec quelqu'un que je déteste ! éluda-t-il.

— Et c'est pour ça que tu t'es dépêché de la rejoindre presque chaque soir la semaine dernière dès que j'avais le dos tourné ?

Oups grillé.

— Ok, peut-être qu'elle est agréable finalement.

Mieux valait dire ça que la vérité et cela eut le mérite de lui clouer le bec. Même s'il arborait maintenant un petit sourire satisfait.

— Revenons au sujet critique, fit-il pour éloigner ses pensées, j'ai cru que Lucie n'allait jamais s'arrêter ! C'est fou, elle n'a jamais parlé autant depuis qu'on la connait.

— Hum, acquiesça-t-il en pinçant les lèvres.

— Tu étais surement trop hypnotisé pour t'en apercevoir... ironisa-t-il.

— Si. Si je m'en suis rendue compte, c'est pour ça que j'écoutais justement.

Il demeura silencieux quelques instants et ce mystère eut le don de titiller la curiosité de George.

— Tu n'as rien remarqué ?

— J'ai arrêté d'écouter après les trois premiers jours... révéla George simplement. Trop d'information.