Chapitre 64 pdv Lucie

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Lucie s'ennuyait à mourir, littéralement.

Si elle avait su que refaire la même vie deux fois allait être aussi lassant, elle se serait peut-être abstenue de la modifier. Enfin non, surement pas mais voir le tournois deux fois allait la rendre folle. Cédric effectuait les mêmes mouvements, les mêmes parades que son double. Même le dragon attaquait de la même manière. C'était comme regarder un film, un film dont on connaissait déjà la fin.

D'instinct, Lucie se déconnecta de la marque de Cédric une seconde avant que celui-ci ne se fasse rôtir la moitié du visage. La Sol poussa un soupir résigné. Rien de nouveau, elle savait exactement avec quoi elle allait pouvoir le guérir et combien de temps allait durer la cicatrisation.

A côté d'elle, madame Pomfresh était au bord de l'explosion courant d'un endroit à l'autre de la tente, cherchant mille remèdes et pestant à tout va contre les organisateurs du tournois.

— Oh ma petite Lucie, comment fais-tu pour être aussi calme ? s'enquit-elle. Ta sérénité sera un atout lorsque tu deviendras médicomage ! Tu pourrais sans problème travailler aux urgences !

— Je serais chercheuse, indiqua-t-elle assez doucement pour qu'elle ne l'entende pas.

Elle découvrira bon nombre de remèdes et autres solutions miracles. Ou plutôt elle se contenterait de réécrire sur papier ce que son autre elle avait déjà découvert. Elle avait déjà écrit un livre entier. De cette manière, elle pourrait profiter pleinement des personnes qui l'entouraient, de sa famille. En un seul mot, de Fred. Tout ce qu'elle voulait, c'était rester avec lui toute la journée. Au besoin, elle pourrait même travailler dans la boutique. Jamais plus elle ne se séparera de lui.

Rien qu'ici, sous la tente, elle aurait mille fois préféré être avec son compagnon dans les gradins ou ailleurs, n'importe où du moment que c'était avec lui.

Seulement, avoir de l'expérience dans le métier pouvait l'aider à se légitimiser au moment où elle publierait ses premiers écrits. Du moins, c'était ce dont elle essayait de se convaincre. Autrement, elle aurait fui la tente depuis une bonne demi-heure.

— Par Merlin, nous allons manquer de baume ! s'horrifia l'infirmière. Je vais allez tout de suite en refaire. Je te laisse seule ici, je suis certaine que tu sauras te débrouiller.

Lucie ne chercha pas à protester même en sachant qu'elles n'arriveraient pas à court de médicament. Victor ne serait même pas blessé et Fleur ne souffrirait que d'une légère égratignure. Il ne servait à rien de tenter de raisonner Pomfresh qui s'attendait toujours au pire.

Cédric arriva à ce moment dans la tente, sur ses deux pieds. Rien n'indiquait qu'il venait de se battre avec un dragon, jusqu'à ce qu'ils tournent la tête et que sa brûlure soit visible.

— On croirait presque que c'était une promenade de santé, ironisa-t-elle en inspectant sa blessure.

Cela le fit rire et aussitôt grimacer.

— C'est assez douloureux, expliqua-t-il.

— Je vais t'arranger ça. Viens, assis-toi là. Par curiosité, si je te défigure, tu crois qu'Eloïse y verra un inconvénient ?

De nouveau, il ne put s'empêcher de rire et fronça de nouveau les sourcils sous la douleur.

— Arrête de me faire rire, pitié, s'amusa-t-il.

— Alors ne bouge pas, que je te guérisse, fit-elle en se mettant au travail.

Lucie était méticuleuse quand elle se mettait à guérir quelqu'un. De fait, elle ne parla pas pendant toute la durée de son labeur. Elle connaissait peut-être le dénouement de cette journée, il n'en restait pas moins qu'elle devait s'appliquait.

Le Pouvoir Solitaire, Tome 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant