Le Pouvoir Solitaire, Tome 3

Chapitre 59 pdv Lucie

La pluie était le pire allié d'un joueur de Quidditch et n'importe quel capitaine de Poudlard aurait déclaré l'entrainement annulé sous un temps pareille. Sauf Angelina. Car elle pensait que c'était les conditions idéales pour s'entrainer et que la pluie pouvait bien arriver au beau milieu d'un match.

— Je l'aime, fit George, mais si je pouvais échapper à ça, je le ferais.

— Dommage qu'on n'ait pas encore inventé nos boites à flemme, souffla Fred.

— Elle est au courant, contredit-il peiné, on ne pourra pas s'en servir face à elle.

— Mince... s'affligea Fred.

Ils faisaient peine à voir tous les deux, en refusant de sortir du vestiaire, guère pressés de finir trempés.

— Courage, stimula Lucie, ce n'est quand même pas la pluie qui va vous arrêter. On a fait pire que ça.

— Dans une autre vie alors...

Oui, c'était sans doute probable, reconnut Lucie sans leur avouer à eux.

— Dans tous les cas, soit on y va et on se fait tremper, soit on reste ici et Angelina nous traine dehors après nous avoir passé un savon...

— Dans tous les cas, on sera mouillé...

— Mais au moins, reconnut George, Angie pensera qu'on y sera allé de bon cœur.

— Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour nos copines...

— Vous nous aimez quand même, pérora Lucie. Allez, vous en premier !

— Traitresse !

Ils baissèrent leurs lunettes de protection et s'élancèrent dans la tempête, rapidement suivie de Lucie. L'équipe était déjà là mais il était difficile de distinguer qui était qui. Heureusement pour Lucie, elle avait un GPS intégré.

Ils s'entrainèrent pendant un temps qui leur parut interminable et ils retournèrent dans le vestiaire plus trempé que s'ils sortaient d'un bain. Sauf que c'était un bain glacial et qu'ils avaient gardé leurs vêtements.

— Eloïse a bien fait de ne pas venir, grommela Ginny.

— Je crois qu'elle ne serait pas venue, même s'il avait fait un temps merveilleux, s'amusa Lucie.

Puis, d'un seul coup et toujours sans prévenir, la douleur frappa.

— Ça va, Lucie ? s'inquiéta Angelina.

Ce n'était pas aussi insupportable que la dernière fois et Lucie conserva une réactivité exemplaire. Elle n'avait pas le temps d'expliquer quoi que ce soit et ouvrit la première porte. Elle tomba sur Neuville et Harry qui entourait une Eloïse inconsciente et ensanglantée. Harry tentait vainement de compresser la plaie.

— Laisse-moi faire, intima-t-elle immédiatement en le poussant.

Dès qu'elle prit le relais, il se recroquevilla contre le mur en pleurant mais Lucie n'avait pas le temps de s'en préoccuper.

— Par Merlin ! Eloïse ! s'exclama Ginny en se précipitant.

Elle avait laissé la porte ouverte en arrivant et les filles de l'équipe commençaient à se déverser dans le couloir.

— Allez chercher un professeur ! ordonna Lucie en continuant de soigner sa petite sœur.

Mais le sort qu'elle avait reçu ne lui était pas connu et elle peinait à la soigner. Elle avait dû se détacher de la marque de sa petite sœur pour ne plus ressentir sa douleur.