❀ | chapitre 33

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Flora

Le soleil brûle ma peau à travers la fenêtre qui mène à l'extérieur. Les voix de mes camarades remplissent la salle de classe mais je n'écoute personne. Achille est assis seul dans son coin. Comme d'habitude. Je le rejoins et m'assois sur la chaise libre.

Aujourd'hui, c'est le dernier jour de cours. Nous allons enfin pouvoir passer nos journées à jouer ensemble plutôt qu'aller à l'école.

Mon meilleur ami me propose qu'on aille surfer tous les deux, après l'école. J'accepte sa proposition et vais demander à l'un de nos camarades : Théodore.

— Non, je pars en vacances, refuse ce dernier.

Je hausse les épaules. Tant pis pour lui.

Achille ne pose pas de question. Quand l'heure de partir arrive enfin, nous sommes les premiers à sortir de l'école. Nous prenons la direction de la plage pour récupérer nos affaires de surf.

Une fois sur l'eau, tout le reste disparaît. Malgré ma peur éphémère, tout semble bien se passer. Les vagues sont plus hautes que d'habitude mais nous n'y faisons plus attention. Après tout, la tempête n'arrivera que dans deux jours.

— Flora ! crit Achille. La vague, atten...

La lumière disparaît d'un coup. Je suis sous l'eau. Sous une vague. Sous cette vague. Mais la surface me paraît loin. Je suffoque. Il m'est impossible de respirer. Je vais mourir.

Ma tête percute un rocher. Je la vois malgré ma vision troublée par l'eau de mer salée. Mais rien à faire, je ne peux pas l'éviter. Ma planche, accrochée à mon pied, a été emportée avec moi. Soudain, des bras me décrochent du rocher. Ils s'enroulent autour de moi. Le corps de mon meilleur ami se colle contre moi et prend l'autre impact. Moins violent cette fois. Il me sort de l'eau avec difficulté. Ses cheveux blonds lui tombent dans les yeux. Et moi, je me bat pour ne pas abandonner la lumière que je vois à travers mes paupières fermées. Achille me porte.

Il me sort de l'eau. Il me sauve la vie. Et il crie à l'aide. Il ne faut que quelques minutes pour que les pompiers arrivent. Je suis mise sur un brancard et transportée à l'hôpital. Mes mères accourent. Elles pleurent. Je vais mourir.

Je le sais.

Achille s'est battu pour rien.

Je sens mon corps partir doucement. J'entend les bips de la machine à laquelle je suis branchée s'espacer. Je ne tiendrais pas. Les ténèbres m'appellent. Je ne veux pas leur résister. C'est plus fort que moi. Ils m'appellent...











Et pourtant, quelques jours plus tard, je me réveille à l'hôpital. Achille n'est pas là.

— Bonjour, ma chérie, m'accueille ma mère.

Athènes.

Je suis à Athènes. Loin de mon enfance et de ce qui a constitué ma vie...

Nos Cœurs AmantsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant