Lueur d'espoir
Je suis réveillée par un léger mouvement. Mon cœur bondit, et je relève la tête précipitamment. Souleymane a bougé ses doigts, comme s'il essayait de serrer ma main. Je retiens mon souffle, observant son visage, cherchant le moindre signe de conscience. Ses paupières frémissent légèrement, mais il ne se réveille pas encore complètement. C'est un petit mouvement, mais c'est suffisant pour raviver l'espoir en moi.
- Moi (murmurant) : Souleymane... je suis là. Continue de te battre, s'il te plaît.
Je sens une vague de soulagement m'envahir, même si je sais que le chemin est encore long. Ce petit signe me donne la force de continuer à espérer, à croire qu'il va revenir.
Un peu plus tard, je suis rejointe par Ibtissem et la mère de Souleymane. Elles sont venues pour prendre le relais, me permettant de prendre un peu de repos. Je leur raconte ce qui s'est passé, ce léger mouvement de sa part, et je vois l'espoir briller dans leurs yeux également.
- Mère de Souleymane : Merci d'être restée avec lui ma fille. Tu as été là quand il en avait le plus besoin.
Je hoche la tête, émue par ses mots, puis je quitte la pièce, laissant sa famille prendre soin de lui. En traversant le couloir, je me sens étrangement plus légère. Le poids de la peur s'est un peu allégé, remplacé par une détermination farouche de ne pas le perdre.
Je retourne dans la salle d'attente où Ibtissem m'attend. Elle me sourit faiblement, et je m'assois à côté d'elle, prenant un instant pour reprendre mes esprits.
- Moi : Il a bougé sa main... c'est peut-être rien, mais je sens que ça veut dire quelque chose.
- Ibtissem : C'est un bon signe, vraiment. On doit continuer à espérer.
Le jour de la sortie d'Aymen est enfin arrivé. Il marche lentement, encore affaibli par ses blessures, mais déterminé à voir Souleymane avant de quitter l'hôpital. Nous l'accompagnons jusqu'à la chambre, l'ambiance est lourde, chargée de ce que nous savons tous, mais que personne n'ose dire.
Arrivés devant la porte, Aymen s'arrête un instant, comme s'il se préparait à affronter ce qu'il va voir. Sa main tremble légèrement lorsqu'il pose sa main sur la poignée, puis il entre doucement.
La pièce est silencieuse, à l'exception des bips réguliers des machines. Souleymane est là, toujours inconscient, entouré de tubes et de fils. Voir son ami, son frère, dans cet état, lui brise le cœur. Aymen avance lentement vers le lit, ses pas lourds comme s'ils portaient tout le poids du monde.
Il s'assied à côté de Souleymane, prend sa main avec une douceur inhabituelle. Je reste en retrait, leur laissant ce moment intime. Aymen murmure, sa voix brisée.
- Aymen : Frère... je suis désolé. Je t'ai mis dans cette situation... tout ça, c'est ma faute.
Il reste là, silencieux, les larmes coulant librement sur son visage. Je peux sentir sa culpabilité, mais aussi sa détermination.
- Aymen : T'as été plus là pour moi que des gens que j'connais depuis j'suis petit, Souleymane. C'est moi qui aurais dû être à ta place. Pas toi.
Il serre un peu plus fort la main de Souleymane, comme pour lui transmettre toute sa force.
- Aymen : Je sais que tu m'entends, mon frère. Tu dois te réveiller, ok ? Tu peux pas me laisser tout seul. On a encore plein de choses à vivre, toi et moi. Je te dois tellement... Et je te jure, si tu te réveilles, pas j'te tue.
Dit-il les larmes aux yeux tout en souriant
Les mots d'Aymen, lourds de promesses et de regrets, résonnent dans la pièce. Cette épreuve a changé quelque chose en lui. Je le vois dans ses yeux, dans sa posture. Il réalise maintenant que Souleymane est plus qu'un ami ; il est un frère. Un frère qu'il doit protéger à son tour.