Moi : Et donc, t'imagines même pas comment on était inquiets, dis-je à Leïla, la voix basse pour éviter que notre conversation soit entendue par les autres.
J'essaye de résumer l'incident qui a mis Souleymane et Aymen à l'hôpital, mais mon esprit vagabonde, perturbé par une inquiétude sourde.
Soudain, la porte de la classe s'ouvre, et Souleymane entre. Le silence tombe instantanément, tous les regards se tournent vers lui. Même les pestes de la classe, Sarah, Marwa, et Sophia, cessent de chuchoter entre elles pour lui lancer des sourires hypocrites.
- Sarah : Oh, Souleymane !
lance Sarah, la voix mielleuse, alors qu'elle se lève pour attirer son attention.
- Sarah : Qu'est-ce qui t'est arrivé ?
Je sens un pincement au cœur, mes doigts se crispent sur mon stylo. C'est comme si tout l'air avait quitté la pièce, et soudain, l'envie de parler à Souleymane disparaît. Je veux lui demander comment il se sent, comment il vit le fait de ne plus pouvoir boxer, mais les mots se bloquent dans ma gorge. Leur présence me rend invisible. Sans un mot, je me lève et me dirige vers la porte.
Alors que je suis sur le point de quitter la classe, une main ferme attrape mon poignet. Je me retourne et suis surprise de voir Souleymane, debout juste derrière moi, son regard perçant planté dans le mien.
- Souleymane : Tu pensais que t'allais m'esquiver longtemps ? demande-t-il d'une voix basse.
Je baisse les yeux, essayant de masquer l'émotion qui monte en moi.
- Moi : Je cherchais pas après toi, murmurai-je, la voix hésitante.
Il esquisse un sourire en coin.
- Souleymane : Ouais, c'est ça, crois-le.
Il me tire avec lui hors de la classe.
- Moi : Mais tu fais quoi là ? demandai-je en riant légèrement, la situation me paraissant surréaliste.
En sortant de la classe, je jette un coup d'œil derrière moi et ne peux m'empêcher de sourire en voyant les visages décomposés de Sarah, Marwa, et Sophia. Elles sont livides de jalousie, ce qui ne fait qu'ajouter à mon amusement.
Je tape un fou rire
- Moi : Tu les as vues ? Elles sont en train de bouillir de jalousie ! dis-je en riant, alors que nous marchons dans le couloir.
Souleymane jette un regard derrière nous et sourit en coin.
- Souleymane : Tu savais pas que c'était interdit d'ignorer quelqu'un d'aussi beau que moi ?
- Moi : Ah parce que tu crois que c'est parce que t'es beau qu'elles sont jalouses ? dis-je en me moquant de lui.
- Souleymane : Bah ouais.
- Moi : (en imitant les bdh) C'est moi la star ici ! dis-je en regardant mes ongles avec un air hautain et en bougeant mes cheveux pour faire la belle.
Il explose de rire.
- Moi : Tes sœurs, elles vont bien ? Et ta mère, elle s'en sort avec tout ça ?
Sa mâchoire se crispe légèrement, mais il hoche la tête.
- Souleymane : Ouais, elles gèrent. Ma mère fait ce qu'elle peut, mais tu la connais, elle est forte. Mes sœurs... elles s'inquiètent, mais elles sont plus dures qu'elles en ont l'air.
Je vois bien qu'il ne veut pas s'étendre sur le sujet, mais il est clair que ça le pèse. Nous continuons à marcher en silence pendant un moment, chacun perdu dans ses pensées.
