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Les échiquiers du lycée

Le lendemain, je me rends en cours comme d'habitude, me plongeant dans l'ordinaire de ma journée scolaire. Le professeur entre dans la salle, un air sérieux sur le visage.

- Professeur : Bonjour à tous. Aujourd'hui, nous allons commencer un nouveau devoir. Vous serez par deux pour le projet, et je vais vous attribuer vos partenaires.

Je regarde autour de moi, curieuse de savoir avec qui je serai associée. Mon cœur rate un battement lorsque j'entends le nom de mon partenaire.

- Professeur : Siham, tu seras avec Safwan.

Je tourne la tête vers Safwan, qui est assis au fond de la classe. Il me fait un sourire nerveux. En revanche, je remarque immédiatement l'air sombre de Souleymane, assis de l'autre côté de la salle. Ses yeux fixent intensément Safwan, un mélange de frustration et de méfiance dans son regard.

Safwan se lève maladroitement et s'approche de moi avec un grand sourire.

- Safwan : Salam Siham ! On va bosser ensemble, hein ?

- Moi : Salam Safwan. Oui, on va devoir faire ça.

- Safwan : Cool. Tu vas voir, je suis plutôt doué pour ce genre de trucs. Enfin, j'espère

Il essaie de détendre l'atmosphère avec des blagues maladroites.

- Safwan : Alors, tu préfères les devoirs ennuyeux ou les devoirs super ennuyeux ?

Je souris poliment, mais je ne peux m'empêcher de remarquer que les tentatives de Safwan pour me faire rire sont un peu forcées.

- Safwan : Je me demande si le professeur est un alien déguisé... tu ne trouves pas ?

- Moi : Haha, je suppose qu'on ne saura jamais !

Je vois du coin de l'œil que Souleymane continue de me regarder, ses yeux se durcissant à chaque rire nerveux que Safwan pousse. L'atmosphère devient de plus en plus tendue à mesure que les cours avancent.

À la fin de la journée, alors que les élèves commencent à se disperser dans le couloir, Safwan et moi rangeons nos affaires. Souleymane se dirige vers nous avec une expression déterminée. Je remarque qu'il passe à côté de Safwan et, sans avertissement, le pousse violemment de l'épaule.

- Souleymane : T'as un problème, Safwan ?

Safwan vacille sur ses pieds, surpris. Il se redresse, l'air contrarié.

- Safwan : Oh tu joues à quoi la?

- Souleymane : Oh mgl tu tapes la hachma (la honte) à faire le gars ici. W'الله tu gênes, tu fais rire personne tu vois pas qu'elle se force miskina tu l'as gêne ?

- Safwan : Et tu crois que t qui toi j'fais sque j'veux frr ?

- Souleymane : C'est pas une question de faire sque tu veux frr mais là tu forces ça fait pitié ça se voit elle veux pas.

Euh j'dois agir sinon ça va partir en cacahuète.

- Moi : Souleymane, calme-toi.

- Souleymane : C'est entre lui et moi. Ça te concerne pas.

- Safwan : Lâche moi nn ?

- Souleymane : Psq tu fais pitié à te faire remarqué comme ça au nom.

- Safwan : Tu parles trop mal toi attends w'الله tu vas voir toi.

Safwan s'éloigne après avoir dit cette phrase

Souleymane le regarde partir, son expression se radoucissant légèrement mais toujours tendue. Il se tourne vers moi avec une expression mitigée.

- Souleymane : (murmure) Tu penses que je suis allé trop loin ?

- Moi : (prenant une profonde inspiration) C'était quoi ça, sérieux ? Je pense qu'il y a des manières plus appropriées de gérer les choses.

- Souleymane : (avec un soupir) Je déteste voir quelqu'un qui essaie d'attirer ton attention de cette manière.

- Siham : Oui bah faudrait que t'apprennes à gérer tes pulsions. C'est pas une excuse pour t'en prendre aux autres comme ça.

Souleymane semble vexé, il finit par se détourner et partir, me laissant avec une multitude de questions sans réponse.

➿ ➿ ➿ ➿ ➿

P.D.V Safwan :

Je sors du lycée, encore sous le choc de la confrontation avec Souleymane. Alors que je suis plongé dans mes pensées, je vois Sarah et ses amies s'approcher de moi, un sourire un peu trop large sur leurs visages.

- Sarah : Eh, Safwan ! On peut te parler un moment ?

Je relève les yeux de mon téléphone, agacé par cette intrusion.

- Moi : Oui, qu'est-ce qu'il y a ?

- Sarah : On se demandait... Est-ce que Siham est souvent, tu sais, proche de toi ?

Je fronce les sourcils, surpris par la question.

- Moi : Proche ? Tu veux dire physiquement ?

- Sarah : Oui, c'est ça. Est-ce qu'elle est souvent tactile avec toi ?

Je ne comprends pas trop leur intérêt pour ce détail.

- Moi : Non, pas du tout. Pourquoi vous voulez savoir ça ?

- Sarah : Oh, c'est juste pour savoir. (Elles rient toutes les trois d'un rire un peu forcé.)

- Moi : (je me sens encore plus confus) Vous avez l'air de vous amuser, mais je ne comprends pas vraiment ce que vous cherchez à savoir.

- Sarah : (se tournant pour partir) Rien de spécial, juste une curiosité. À plus !

Elles s'éloignent en riant, me laissant seul dans le couloir. Je reprends ma marche, encore sous le choc. Je n'avais vraiment pas imaginé que leur curiosité faisait partie de leurs futur plan. C'est là que je réalise que je suis devenu un pion dans un jeu que je ne comprends pas encore.

Un amour inattendu Où les histoires vivent. Découvrez maintenant