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- Souleymane : Eh, t'inquiète pas. On va trouver une solution. T'es pas toute seule, ok ?

Je hoche la tête, incapable de parler sans éclater en sanglots. Il me tire doucement par le bras, m'emmenant à l'écart, loin de cette foutue porte, loin de ces filles qui viennent de me foutre une soirée en l'air.

- Souleymane : Viens, on va se poser quelque part, boire un truc. On va se calmer et on réfléchira à ce qu'on fait, d'accord ?

Je ne réponds pas, mais je le suis, encore sous le choc de ce qui vient de se passer. Souleymane reste à mes côtés, et même s'il essaie de détendre l'atmosphère avec quelques blagues, je sens qu'il est tout aussi énervé que moi. On marche ensemble, en silence, chacun perdu dans ses pensées.

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Souleymane et moi nous dirigeons vers un coin tranquille près du bâtiment, une sorte de petit mur en pierre. Il fait sombre, la nuit est presque tombée. Je m'assieds d'abord, le regard perdu, tandis que Souleymane s'installe à côté. Finalement, je m'allonge sur le mur, posant ma tête sur ses jambes, cherchant un peu de réconfort dans ce geste simple. On ne dit rien, on écoute le silence, les bruits lointains de la ville, et je fixe les étoiles, tentant de calmer le tourbillon de pensées qui m'assaille.

Mon téléphone ne cesse de vibrer dans ma poche. C'est ma mère, bien sûr. Je soupire et j'attrape le portable.

- Moi : Pff... c'est ma mère comment je vais faire ?

Je décroche finalement, essayant de garder un ton calme, même si l'envie de tout lâcher est là.

- Moi : (fatiguée) Oui, Mama, je t'entends mal... Ça capte pas bien ici... Oui, je vais essayer, mais pas sûr que ça passe... Oui, je te rappelle... Salam...

Je raccroche rapidement avant qu'elle n'ait le temps de répondre. J'éteins finalement mon téléphone, le glissant dans mon sac, en espérant qu'elle ne paniquera pas trop.

Souleymane me regarde, sentant ma détresse, mais il sait que parfois, le silence vaut mieux que des mots inutiles. Il reste là, à mes côtés, immobile, tandis que je m'efforce de trouver une solution dans cette situation absurde. On attend, en silence, comme si les étoiles au-dessus de nous allaient nous donner une réponse.

Au bout d'un moment, il rompt le silence d'une voix rauque.

- Souleymane : (avec un ton glacial) Elles sont là, ces putes.

Je tourne la tête pour voir Manon et ses « amies » s'éloigner, leurs rires étouffés résonnant dans l'air. Je secoue la tête.

- Moi : Sérieux, elle fait pitié... Pourquoi elle m'a fait ça ? Je comprends pas...

Souleymane esquisse un sourire en coin, l'air de dire « je te l'avais bien dit ».

- Souleymane : Je t'avais prévenu ou pas ? Allez, dis-le. Souleymane a toujours raison, hein ?

Je ne peux m'empêcher de sourire malgré la situation. Il arrive à me faire rire, même dans un moment pareil. C'est ça, Souleymane, toujours là pour détendre l'atmosphère, même quand tout va mal.

Mais le rire s'éteint vite. Comment je vais bien pouvoir faire maintenant ? J'ai un sac plein d'affaires, lui aussi avec son sac de sport, et nulle part où aller. Le silence retombe entre nous, lourd de questions sans réponse.

Elles disparaissent au coin de la rue, et nous, on reste là, à réfléchir. Souleymane essaie de me rassurer, de me dire que ça va s'arranger, qu'on va trouver une solution. Mais moi, j'ai l'impression d'être dans un film, un de ces films où tout va de travers et où tu te demandes si t'es pas la caméra cachée de quelqu'un.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 31 ⏰

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