L'œil de la jalousie
Je suis menée au bureau de la directrice, mes pensées tournées vers l'incertitude de ce qui m'attend. La tension dans mon estomac est presque insupportable. Dès que nous entrons, elle me fait asseoir et prend place derrière son bureau. Son regard est à la fois perçant et plein de sollicitude.
- Directrice : Siham, avant tout, je veux que tu saches que je suis là pour t'aider, pas pour te punir. Tu sembles perturbée, et il est important que nous comprenions ce qui se passe. Peux-tu m'expliquer ?
Sa voix est douce, mais elle porte une note de fermeté qui me rappelle l'importance de la situation.
Je lutte pour contenir mes émotions. L'angoisse, la frustration et la tristesse se mélangent en moi. Les événements de la journée, le conflit entre Safwan et Souleymane, et le message anonyme...
Finalement, mes yeux se remplissent de larmes et, malgré mes efforts, elles commencent à couler.
La directrice me regarde avec une compréhension silencieuse.
- Directrice : Siham, il semble que tu sois sous beaucoup de stress. Peux-tu me parler de ce qui te tracasse ? Il est important pour moi de comprendre ce que tu traverses.
- Moi : Je suis désolée, je... je ne voulais pas causer de problèmes. C'était juste un malentendu.
La directrice se penche légèrement en avant, ses yeux remplis de compassion.
- Directrice : Il est normal de se sentir dépassée parfois. Est-ce que tout va bien à la maison ? Parfois, des problèmes personnels peuvent avoir un impact sur notre comportement à l'école.
Je secoue la tête, même si la vérité est que j'ai beaucoup de choses en tête. Le stress et la pression accumulés me pèsent. Mais je préfère ne pas en parler.
- Moi : Non, tout va bien à la maison. C'est juste une mauvaise journée. Je suis vraiment désolée pour tout ce qui s'est passé.
La directrice me regarde attentivement, puis hoche la tête avec une expression de compréhension.
- Directrice : Très bien, Siham. Je suis contente que tu aies pu en parler, je ne veux plus que quelque chose de similaire se reproduise. Je vais te laisser retourner en classe maintenant. Si tu as besoin de parler ou si quelque chose te préoccupe, n'hésite pas à venir me voir.
Je me lève, les yeux encore humides, et je sors du bureau, la tête baissé. En sortant, je croise Sarah et Souleymane, qui semblent avoir une discussion. Je m'approche discrètement, essayant de comprendre ce qu'ils se disent.
- Souleymane : ... Je te dis que tu te trompes, Siham n'est pas quelqu'un qui insulte !
Sarah le défie du regard, mais je ne peux entendre exactement ce qu'elle répond. Le fait que Souleymane prenne ma défense m'étonne et me touche. Je sèche rapidement mes larmes, j'ai pas envie que qui que ce soit me voit dans cette état.
Je vois Souleymane faire un geste comme pour montrer son exaspération, tandis que Sarah semble s'énerver.
Je décide de passer devant eux, lançant un regard glacial à Sarah avant de détourner les yeux. Je marche rapidement, essayant de laisser cette journée derrière moi.
Heureusement les vacances approchent. Je vais retrouver Ibtissem oublier un peu tout ça.
Je suis sur le point de quitter l'établissement lorsque Souleymane me rattrape en courant.
- Souleymane : Ça va ?
- Moi : Oui, ça va. Mais qu'est-ce qui s'est passé avec Safwan ?
Souleymane soupire.
- Souleymane : J'ai vu une vidéo où il te parlait dans la salle de classe, et ça m'a énervé.
- Moi : Safwan voulait juste me dire que Sarah a demandé des infos bizarres sur moi. Quelqu'un nous a filmés pour créer des problèmes.
- Moi : Et pourquoi tu parles avec Sarah ?
Souleymane lève les yeux au ciel avec un sourire en coin.
- Souleymane : Ah ouais donc en fait, t'es jalouse ?
Je le regarde mal.
- Moi : Mdr manquerait plus que ça
Je profite de l'occasion pour lui renvoyer la balle.
- Moi : Et je suis sûr que tu es jaloux de la possibilité que Safwan et moi aurions pu avoir une conversation intéressante.
Souleymane prend un air sérieux.
- Souleymane : Continue de me provoquer tu vas voir.
En lui adressant un sourire complice.
- Moi : Moi, provoquer ? Nonnn »
Souleymane et moi échangeons un sourire complice, il y a une certaine complicité qui se développe entre nous, malgré les tensions.