Le lendemain matin, je sentais qu'il me manquait quelque chose, ou plutôt... quelqu'un. J'avais besoin de prendre l'air. Je descends alors au parc, juste en bas de chez moi. Le ciel est clair, mais mes pensées, elles, sont embrouillées. Je m'assois sur un banc, essayant de mettre un peu d'ordre dans tout ce qui tourbillonne dans ma tête.Et là, mon téléphone vibre. Un numéro inconnu s'affiche à l'écran. Mon cœur commence à battre à tout rompre.
- Moi : Allô ?
- Directeur : Bonjour, je suis le directeur de l'école, je vous appelle pour une nouvelle importante.
Mes mains deviennent moites.
- Moi : Ah, bonjour... oui, je vous écoute.
- Directeur : Nous avons examiné votre candidature, et nous n'avons pas hésité. Félicitations, vous avez été retenue.
Un grand sourire éclate sur mon visage, mon cœur bat de plus en plus fort, mais cette fois, de bonheur.
- Moi : Oh, merci beaucoup ! Je suis tellement heureuse !
- Directeur : Nous le sommes aussi. À très bientôt.
- Moi : Merci, au revoir.
Je raccroche et je reste là, le téléphone dans ma main, le cœur en feu. Tout semble si parfait. Pourtant, un vide immense persiste. Il me manque... Souleymane. Sa présence, ses taquineries, même son arrogance... Tout me manque chez lui.
Sans réfléchir, je décide de prendre le bus pour me rendre chez Amina. J'ai besoin de parler, de voir des visages familiers, et peut-être de croiser lui. En arrivant, c'est sa mère qui m'accueille à la porte, souriante, chaleureuse comme toujours.
- Khalti : Ah, Siham ! Koulchi bal barakaa a3lik, ma fille ! Félicitations pour ton poste !
Je souris en me sentant enveloppée par son affection.
- Moi : Merci, tata, je suis trop contente.
À peine le temps de souffler que Yasmina, la petite sœur d'Amina, se précipite sur moi en criant.
- Yasmina : Sihaaaam ! T'es venue nous voir !
- Moi : Yasmina, comment tu vas hbiba ? T'es toujours aussi pleine d'énergie !
On rigole toutes ensemble quand, soudain, mon regard est attiré par une silhouette familière, un peu plus loin dans le couloir. Mon souffle se coupe un instant. Souleymane. Il est là, appuyé contre le mur, torse nu, ses cheveux en bataille. Ses yeux cernés, visiblement fatigués, mais toujours aussi perçants, se posent sur moi.
Mon cœur fait un bond. Pourquoi faut-il toujours qu'il soit aussi beau, même dans cet état-là ?
- Souleymane : C'est quoi ce zgah là...
Je détourne rapidement le regard, gênée. Sa mère lève les yeux au ciel, agacée.
- Khalti : Souleymane ! Va te changer, hmar ! C'est comme ça que tu accueilles les gens ?
Il souffle, en levant les yeux au ciel, mais il finit par obéir, non sans lancer un dernier regard arrogant dans ma direction. Merci l'accueil... Ça, c'est bien lui.
Je me dirige vers la chambre d'Amina, essayant de me débarrasser du nœud qui s'est formé dans mon estomac à la vue de Souleymane. Une fois installée, je tente de me concentrer sur les nouvelles du lycée qu'Amina partage avec moi.
- Amina : Oh là là, tu devineras jamais les conneries d'Aymen en cours. Il s'est fait encore choper en train de tricher et...
Mais je suis ailleurs. Souleymane occupe toutes mes pensées. Je n'arrive pas à me concentrer sur autre chose. Finalement, Amina capte mon manque d'attention et pose sa main sur la mienne.